L’AIDE À DOMICILE AUX ABOIS - L'Infirmière Magazine n° 401 du 01/02/2019 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 401 du 01/02/2019

 

GRAND ÂGE

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CAROLINE COQ-CHODORGE  

En grande difficulté, l’aide à domicile réclame des investissements.

Aujourd’hui, nous ne sommes pas certains de pouvoir garantir l’offre en service à domicile dans les douze à vingt-quatre mois qui viennent », a expliqué, mardi 15 janvier, Guillaume Quercy, le président de l’Una(1). « L’aide à domicile est en train de mourir », a-t-il ajouté. Pour appuyer son appel à l’aide, l’Una a commandé un sondage à l’institut OpinionWay auprès de 256 directeurs. Pas moins de 45 % des structures d’aide à domicile déclarent ne pas pouvoir prendre en charge l’intégralité des demandes, qui ne cessent d’augmenter. Et 47 % déclarent avoir toujours des postes vacants. « Nous avons de grandes difficultés à recruter, car les métiers ne sont pas attractifs, détaille Guillaume Quercy. Le salaire moyen est de 1 106 €, en dessous du Smic, car ce sont souvent des temps partiels. Nos salariés sont au niveau du seuil de pauvreté. »

Fortes revendications

L’Una veut ainsi se faire entendre, alors que se clôt la concertation lancée par le gouvernement sur le « grand âge et l’autonomie »(2). Les résultats de la concertation citoyenne recoupent d’ailleurs les constats de l’Una : la première proposition des 414 000 participants est d’« améliorer les conditions de travail des personnels d’aide et de soin : la revalorisation des salaires, le renforcement des effectifs, la formation et le développement des matériels d’aide ». Cette concertation doit aboutir à un projet de loi courant 2019. L’Una avance donc ses revendications : un investissement d’1,7 milliard d’euros dans le secteur. 740 millions d’euros doivent revaloriser les tarifs au niveau de leur coût réel : « Les pouvoirs publics les ont eux-mêmes évalué à 25 € de l’heure. Or, nous sommes payés 21 € », affirme son président. 900 millions afin d’augmenter de 20 % les salaires dans le secteur. Enfin, 60 millions seraient alloués à la revalorisation des indemnités kilométriques. « Le maître mot est le domicile, c’est ce qu’attendent les Français, confirme Guillaume Quercy. La ministre de la Santé comme le président de la République ont admis qu’il faudrait augmenter le financement. Mais on nous a aussi beaucoup promis… »

1 - L’Union nationale de l’aide, des soins et des services à domicile qui regroupe 800 structures non lucratives de l’aide à domicile.

2 - Suite de la mobilisation des Ehpad au printemps 2018.