Une journée pour un diagnostic

Pouvoir rassurer au plus vite le patient si la lésion s’avère bénigne ou la prendre en charge dans les meilleurs délais s’il s’agit d’un cancer. Tels sont les objectifs de Hope⁽¹⁾, le nouveau centre de diagnostic « en un jour » de l’hôpital Beaujon (AP-HP), situé à Clichy (92), qui, pour la première fois en France, réalise pour le foie et le pancréas ce qui se pratique déjà depuis longtemps notamment pour le sein. En rodage pour l’instant, il ne reçoit encore que cinq patients par jour : le lundi pour les maladies du foie et le jeudi pour le pancréas. C’est Sabrina Abdelhak, IDE détachée à plein temps sur le centre, qui gère les plannings et reçoit les patients. « Je récupère les examens qu’ils ont en leur possession et récapitule leurs antécédents, décrit l’infirmière qui a travaillé pendant quatre ans au service de gastro-entérologie de l’hôpital. Ensuite, je les accompagne tout au long de la journée vers les consultations et les examens. J’essaie de les rassurer, car cela reste un moment de stress pour eux. » Situé au bout du couloir du service de radiologie, le centre a été aménagé avec soin. La télévision diffuse un documentaire, tandis que des briquettes de jus d’orange, de l’eau et des madeleines sont laissées à disposition. « Nous avons porté une attention particulière à l’environnement, car cela reste une journée compliquée pour nos patients, même si le fait d’avoir une réponse rapide est très positif », souligne Florence Boudvillain, cadre paramédicale du pôle digestif de Beaujon.

Unité de temps et de lieu

Outre l’unité de temps permettant de réaliser tous les examens et consultations dans la même journée, le centre Hope offre également une unité de lieu. En effet, un chirurgien, un radiologue, un gastro-entérologue et un hépatologue consultent en même temps, prescrivent les examens complémentaires, puis les analysent ensemble et donnent un diagnostic au patient à la fin de la journée. « C’est une manière d’organiser la multidisciplinarité en circuit court, explique la P^r Valérie Vilgrain, cheffe du service d’imagerie médicale. L’équipe prend en charge essentiellement les cas complexes pour lesquels les médecins généralistes ou les gastro-entérologues de ville ont des doutes. » Le centre comprend aussi une petite salle d’échographie. Tous les autres examens radiologiques peuvent être réalisés dans le service qui se trouve à côté. C’est Sabrina Abdelhak qui réalise les prises de sang et pose les cathéters avant d’accompagner les patients à l’IRM et au scanner : « Cela évite que les patients soient piqués plusieurs fois dans la journée. Et cela me permet de continuer à faire des actes infirmiers. »

Mais cette coordination, qui constitue la plus grande partie de son travail, ne s’arrête pas au diagnostic. « Si le patient a besoin d’une biopsie, je prévois son rendez-vous, si possible pour le lendemain, poursuit-elle. De même, si une intervention chirurgicale a été décidée, je m’occupe de la programmer et j’essaie de faire venir immédiatement l’anesthésiste pour que le patient n’ait pas besoin de revenir avant l’opération. » À l’issue de la journée, les patients sont ainsi tout de suite mis sur les rails d’une prise en charge rapide. « Certains ne réalisent pas tout de suite le diagnostic quand il s’agit d’un cancer, raconte Sabrina Abdelhak. Alors que d’autres s’effondrent. » Mais dans ces moments aussi, l’IDE est là pour les soutenir.