Profession plurielle - L'Infirmière Magazine n° 362 du 01/07/2015 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 362 du 01/07/2015

 

ÉDITORIAL

HÉLÉNE TRAPPO  

L’exigence d’une meilleure reconnaissance des compétences infirmières revient régulièrement dans l’actualité. Cette demande, bien légitime, émane de quasi toute une profession bien souvent à la peine pour obtenir satisfaction en haut lieu. L’exemple des puéricultrices en quête du grade master l’illustre. Mais le monde infirmier a-t-il trouvé le bon mode d’expression ? La création, toute récente, d’une association répondant au nom un brin guerrier d’« Infirmiers Smur urgences finalement ligués » (Insufl) interpelle. Ses fondateurs revendiquent la spécialité « d’urgentiste » arguant les compétences spécifiques et étendues que nécessite cet exercice. Derrière l’initiative, il faut lire aussi toute la difficulté non reconnue du travail aux urgences, côté infirmier et médecin d’ailleurs. La proposition n’a pas manqué de provoquer de vives réactions dans les rangs des Iade. Mais laissons de côté les affrontements aux accents corporatistes. La professsion est plurielle et chaque type d’exercice possible nécessite des compétences toujours plus pointues. Doit-on pour autant créer des spécialités ? En psychiatrie, en hématologie ou ailleurs ? La démarche ne risque-t-elle pas au bout du compte d’entraver les possibilités de passer d’un exercice à l’autre, une richesse de ce métier ? Le combat est-il pour la reconnaissance catégorielle ou plutôt celle de l’expertise infirmière ? Pour l’heure, les DU et DIU comme les masters ne débouchent sur aucune reconnaissance statutaire ni financière. Une bataille à mener tous ensemble.