GROSSESSE ET PÉRINATALITÉ À L’HONNEUR - L'Infirmière Magazine n° 330 du 01/10/2013 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 330 du 01/10/2013

 

SALON INFIRMIER

ACTUALITÉ

En réponse aux demandes des visiteurs, une nouvelle thématique vient enrichir le contenu du Salon infirmier 2013, qui se déroulera du 16 au 18 octobre à Paris. L’occasion de se pencher sur la prématurité.

Lors du prochain salon, une conférence sur « le lien précoce parents-enfant préma

turé » est prévue, et deux ateliers se dérouleront dans le village du bloc opératoire. Les grossesses à risques et la périnatalité sont des thématiques essentielles, pourtant longtemps négligées. Les indicateurs ne sont pas bons, et la France fait moins bien que ses voisins européens. Chaque année, naissent en France 50 000 enfants prématurés (avant 8 mois de gestation), et plus de 2 000 grands prématurés (avant 7 mois) décèdent. Les facteurs invoqués sont multiples : l’âge plus avancé de la maternité ; l’augmentation de la fréquence de la préma– turité de 15 % en dix ans ; les grossesses multiples, souvent liées au recours accru à la PMA… Des éléments à l’origine de grossesses dites pathologiques ou d’une plus ou moins grande prématurité. À court terme, ces complications génèrent des troubles respiratoires, digestifs, neurologiques, et un plus fort taux de mortalité. À plus long terme, les enfants prématurés peuvent garder des séquelles : troubles sensoriels, de l’acquisition, ou troubles moteurs. On comprend mieux l’intérêt de la recherche dans ce domaine, afin d’identifier les personnes à risques, d’affiner le diagnostic de grossesse pathologique grâce à l’amélioration des outils de dépistage, des traitements et des prises en charge spécifiques des futures mamans et de leur bébé prématuré.

Recherche infirmière

Certaines conclusions alarmistes du rapport annuel 2012 de la Cour des comptes(1) ont permis d’encourager des travaux de recherche allant dans le sens d’une optimisation de la prise en charge des prématurés.

Un grand projet de recherche, mené par des infirmières de PremUp(2) sur les aspects psychoaffectifs de la prématurité, fait ainsi partie des avancées qui ont été présentées l’année dernière aux 5es Assises de la fondation. Il vise à mieux comprendre les mécanismes et les conditions d’établissement du lien des parents avec leur enfant grand prématuré hospitalisé en réanimation néonatale. Les résultats de l’étude feront l’objet d’une conférence au Salon infirmier(3). Alors, comment expliquer le manque d’intérêt pour cette problématique de santé publique ? Pour le Dr Vassilis Tsatsaris, obstétricien au service de médecine materno-fœtale de l’hôpital Cochin (AP-HP), « c’est une thématique moins porteuse que celles du cancer, du vieillissement ou des maladies génétiques, par exemple, qui touchent un public plus large. La grossesse n’est pas associée à une maladie, ce qui explique que les soignants eux-mêmes soient moins sensibilisés face à des troubles considérés comme mineurs dans l’esprit collectif. Parmi les autres complications de la grossesse, le retard de croissance intra-utérin (RCIU) est, pourtant, un problème de santé publique. Il engendre, parfois même vingt à trente ans plus tard, des problèmes d’hypertension, d’obésité, de diabète. Cela représente également un surcoût économique et social majeur. Malheureusement, poursuit le Dr Tsatsaris, il existe peu de structures comme PremUp. »

Enfin, maillon incontournable, la formation des soignants est un axe fort de la prévention des pathologies de la grossesse et de la prématurité. Pour pallier les lacunes dans ce secteur, un institut de formation des soignants (Institut de formation en périnatalité) est en cours de labellisation chez PremUp et devrait être ouvert au public dès janvier 2014.

Les deux ateliers organisés dans le cadre du Salon infirmier cette année – accouchement « normal » le jeudi après-midi, et césarienne le vendredi matin – en sont une illustration.

1- Rapport public annuel, février 2012.

2- Fondation de coopération scientifique sur la grossesse et la prématurité.

3- Jeudi 17 octobre, à 11 h 30, salle Lyra, pavillon 7/3, Porte de Versailles. Résultats d’une étude infirmière menée dans le cadre de la fondation PremUP. http://www.premup.org/