“L’Ordre”, saison 8 - L'Infirmière Libérale Magazine n° 304 du 01/06/2014 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 304 du 01/06/2014

 

Éditorial

MATHIEU HAUTEMULLE  

Vous avez aimé le suspense de Game of Thrones, les rivalités de House of Cards, la profession de Nurse Jackie ? Osez l’expérience de L’Ordre ! Une série made in France lancée il y a huit saisons, à laquelle adhèrent 152 797 fans… mais dont la fin reste espérée par beaucoup (1). Parmi les principales intrigues, le caractère facultatif ou non de l’adhésion à l’Ordre. Dès l’écrituredu scénario, au Parlement, les uns prônent une cotisation obligatoire et unique au nom de l’indépendance de l’Ordre et de l’unité de la profession ; les autres se demandent pourquoi des personnels devraient payer “pour pouvoir exercer leur métier”. Saison 3, premières actions : l’appel à cotiser est lancé. Saison 5, rebondissement : le montant n’est plus le même pour tous. Saison 6 : les opposants politiques d’hier deviennent les gouvernants, et un personnage entre en scène, Marisol Touraine, qui critique l’obligation d’adhésion. Dans l’épisode du 13 mai, devant les députés, elle indique « très sincèrement et très fermement » que l’Ordre « est un Ordre contesté, un Ordre sans légitimité, et donc un Ordre dont l’avenir est clairement menacé ». Elle rappelle que des parlementaires proposeront des dispositions « de façon très rapide » pour « l’évolution de la loi ». Une intervention qui provoque « consternation et colère » à l’Ordre (2). Est-ce du teasing pour une adhésion bientôt facultative Mais sur quelles fondations – financières et symboliques – reposerait alors l’Ordre ? Un Ordre peut-il représenter une seule partie de la profession ? Seulement les libérales, en guest stars ? « On sait très bien que c’est le secteur libéral qui demande la création de cet Ordre », disait une députée dans le prologue (3). La fin éventuelle de l’adhésion obligatoire marquerait-elle un tournant, voire la fin de la série ?

(1) Lire notre brève d’actualité, p. 10, sur un document confidentiel, non sourcé, qui évoque même une hypothèse d’abrogation.

(2) Lettre ouverte du 16 mai, à lire sur le site de l’Ordre.

(3) Dans un communiqué, le 14 mai, le Sniil a, pour sa part, rappelé « son refus d’une structure ordinale limitée aux seuls libéraux ».