Surmortalité inquiétante chez les personnes souffrant de troubles mentaux | Espace Infirmier
 
26/09/2018

Surmortalité inquiétante chez les personnes souffrant de troubles mentaux

48,9 ans pour les hommes, 58,6 ans pour les femmes. C’est l’espérance de vie à 15 ans des personnes suivies pour un trouble psychiatrique, soit respectivement une diminution de 16,4 ans et de 12,9 ans comparativement aux autres bénéficiaires de l’Assurance maladie. Telles sont les données inquiétantes d’une étude sur l'espérance de vie et la mortalité des personnes suivies pour troubles psychiques sévères, publiée en septembre par l’Irdes (Institut de recherche et documentation en économie de la santé) (1). L’écart est encore plus marqué pour les personnes ayant des troubles addictifs (22,3 ans et 23,4 ans).

Toutes les pathologies psychiques sont concernées par la réduction de l’espérance de vie : -12,8 ans pour les troubles maniaques et bipolaires chez les hommes ; -12,6 ans pour les dépressions et autres troubles de l’humeur chez les femmes. De manière générale, « ces individus ont des taux de mortalité deux à cinq fois supérieurs à ceux de la population générale, quelle que soit la cause de décès, et un taux de mortalité prématurée quadruplé », résument les auteurs de l’Irdes. Autre constat : la part des décès prématurés (avant 65 ans) particulièrement élevée, avec 28 % des décès chez les personnes souffrant de troubles mentaux contre 20 % pour l’ensemble de la population. 

Le suicide, première cause externe de mortalité

Les principales causes de mortalité restent le cancer et les pathologies cardiovasculaires (26 % et 20 % des décès). Mais les décès par causes externes (suicides, accidents de transport et chutes) (10 %) constituent la 3e cause de décès alors qu’ils sont en 5e position dans la population générale.

Le suicide arrive en tête des décès par cause externe : 40 %, et même 57 % parmi les personnes suivies pour des troubles bipolaires (risque multiplié par 15). Les taux de décès par tumeurs, maladies cardiovasculaires et maladies du système respiratoire sont en revanche élevés chez les sujets dépressifs et névrotiques.

1- Réalisée en collaboration avec la Caisse nationale d’Assurance maladie/

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