Toutes les infirmières seront "sous le régime licence à la rentrée de septembre" promet Roselyne Bachelot | Espace Infirmier
 
04/03/2009

Toutes les infirmières seront "sous le régime licence à la rentrée de septembre" promet Roselyne Bachelot

La ministre de la Santé a choisi la soirée spéciale que France 2 a consacrée mardi à l’hôpital, pour répondre aux questions que les représentants de la profession infirmière se posent sur leur avenir et lui posent depuis plusieurs mois.
Invitée à intervenir en direct sur le plateau de France Télévisions, Roselyne Bachelot a promis que les infirmières bientôt reconnues « au niveau licence » pourraient « évoluer vers un master, un doctorat », qu’elles passeraient donc à l’hôpital « en catégorie A » de la fonction publique et qu’elles bénéficieraient à ce titre d’une revalorisation salariale.


Interrogée par la journaliste Béatrice Schönberg sur le manque de reconnaissance dont souffrent les infirmières, la ministre a rendu hommage à des professionnelles qui « font un boulot formidable » et affirmé que dans le cadre de la réforme LMD (licence-master-doctorat) en cour pour les professions paramédicales, les infirmières auraient la satisfaction de « voir reconnaître au niveau licence » leur « diplôme qui se fait en trois ans et deux mois », tout en « gardant quand même la spécificité de ce métier », qui nécessite une « formation au plus près du terrain ».
Cette reconnaissance interviendra en septembre prochain et les infirmières diplômées sont « toutes concernées » a dit Mme Bachelot, qui a indiqué que ses services travaillaient en ce moment même avec les organisations représentatives de la profession infirmière «pour que la première génération d’infirmières puisse être sous le régime licence à la rentrée de septembre ».

"Catégorie A" de la fonction publique
Alors que les inquiétudes demeuraient vives sur le choix d’une licence professionnelle ou générale, la ministre a semble-t-il souhaité lever le doute en indiquant que les infirmières pourraient « évoluer vers un master, un doctorat », qu’elles pourraient « évoluer dans la hiérarchie de l’hôpital ».
« Sur le plan statutaire », a-t-elle ajouté, cette intégration universitaire de la formation infirmière induit que les soignantes « vont changer de catégorie : elles vont être à l’hôpital en catégorie A avec un certain nombre évidemment de changements dans leur statut, dans leur rémunération ».


Engagements fermes ou opération séduction à la veille de la journée de mobilisation et de grève dans le secteur de la santé prévue jeudi 5 mars ? La ministre n’a pas caché que ces annonces ont aussi pour but de remobiliser les jeunes de sorte à leur faire reprendre le chemin des Ifsi. « J’ai 30.000 places dans les instituts de formation en soins infirmiers et je n’arrive à en recruter que 20.000 », a-t-elle déploré.

"Double discours"
Plusieurs praticiens hospitaliers présents sur le plateau ont confirmé la pénurie d’infirmières qu’ils constatent chaque jour dans leurs services et ont évoqué les suppressions de poste et gels d’embauches de personnels soignants imposés par les restrictions budgétaires et les plans de retour à l’équilibre des hôpitaux en déficit. « Pour que les hôpitaux puissent embaucher des infirmières, il faut qu’ils aient de l’argent, or on nous impose des suppressions d’emploi, il y a un double discours », a ainsi constaté Christophe Prudhomme, médecin urgentiste en Seine-Saint-Denis et syndicaliste CGT, redoutant des « effets d’annonce ».


« Globalement l’hôpital ne perd pas d’emplois », a rétorqué Roselyne Bachelot. « Le secteur ne supprime pas d’emplois », a-t-elle martelé alors même que la Fédération hospitalière de France tire la sonnette d’alarme depuis plusieurs mois estimant que les crédits alloués à l’hôpital ne permettent pas d’équilibrer les budgets comme l’exige le gouvernement, sauf à supprimer plusieurs dizaines de milliers d’emplois.


Force est de constater que les organisations infirmières qui participent pourtant depuis plusieurs semaines aux différentes négociations sur la réforme des études ne sont guère plus rassurées : pour preuve, une vingtaine d’entre elles viennent de lancer une pétition unitaire pour exiger la mise en place d’une véritable filière universitaire complète et non pas la reconnaissance d’un simple grade.
Espérons que la ministre ne se dédira pas. Rendez-vous à la rentrée de septembre donc.


C. A.

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