SALON : Au Québec, les infirmières à la pointe de la recherche | Espace Infirmier
 
24/10/2007

SALON : Au Québec, les infirmières à la pointe de la recherche

Faire reconnaître le diplôme à bac + 3 ? Les infirmières québecoises n’en sont plus là depuis longtemps : le système de recherche leur permettre de valider des études à bac + 2, bac + 4, bac + 6, bac + 7 et même bac + 9 pour les infirmières chercheurs ou professeurs universitaires. Mais sur quoi portent ces « études en sciences infirmières » ? « La recherche infirmière est politique, affirme Diane Morin, doyenne de la faculté en sciences infirmières de Laval. Pour qu’elle ne soit pas marginalisée, il faut qu’elle concerne des populations qui ont des problématiques complexes, qui consomment beaucoup de services de santé ». À travers les innovations proposées, les infirmières doivent démontrer que leur travail a un impact sur les services et sur l’organisation du système de santé, notamment sur la réduction des coûts : « Il faut parler le langage des décideurs ». Mais pas question de faire valider la recherche en soins infirmiers par une autorité médicale : « Le lobby des médecins est très puissant, mais si on nous demandait de leur faire valider nos projets, ce serait un tollé, les infirmières seraient dans la rue le lendemain, » met en garde Diane Morin.
La recherche se doit d’être interdisciplinaire, pour recueillir le plus de financements possibles. Les innovations qui en découlent doivent impliquer tous les acteurs, et ne pas concerner que les cadres. Pour qu’elles soient perçues comme bénéfiques, elles doivent avoir des retombées sur les pratiques et sur les patients : si les bénéfices ne sont que structurels, les infirmières ne s’y intéressent pas, affirme la doyenne.
Un exemple pour la France ? Diane Morin veut le croire : « Vous êtes une masse critique exceptionnelle. La place de la recherche va changer dans votre formation ; si vous ne vous emparez pas du dossier, d’autres le feront à votre place. »

A.L.G.

Mercredi 17 octobre 2007 : « La recherche infirmière au cœur de la politique de santé publique », Diane Morin, doyenne de la Faculté en sciences infirmières de Laval.

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