Retrait de masques FFP2 potentiellement toxiques | Espace Infirmier
 
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07/06/2021

Retrait de masques FFP2 potentiellement toxiques

Le 25 mai 2021, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en ligne une information sécurité de Santé publique France (SPF) concernant les masques FFP2 fabriqués par Shandong Shengquan New Materials.

Les lots des trois modèles SNN200647, SNN70369B et SNN70370B des masques FFP2 « Particle filtering half mask » labellisés « Biomass Graphène » sont concernés par cette alerte. Ces masques contiennent en effet du graphène qui peut présenter un « éventuel risque ». Santé publique France recommande donc de ne plus les utiliser et de mettre en quarantaine les boîtes qui pourraient être stockées dans les établissements. Toutes les structures de santé (y compris libérales) qui auraient en leur possession ces masques, doivent remplir un formulaire téléchargeable sur le site de l’ANSM et le retourner à SPF.

Le graphène, un nouveau nanomatériau qui aurait des propriétés antivirales et antibactériennes, suscite des interrogations sur sa toxicité au sein de la communauté scientifique. Mais c’est l’agence Santé Canada qui, fin mars 2021, a lancé en premier une alerte en rappelant des millions de ces masques FFP2 contenant du graphène, puis, le 2 avril, a invité les Canadiens à ne plus porter ces équipements de protection individuelle et à consulter un médecin s’ils les avaient utilisés. Selon des études réalisées sur les animaux, l’inhalation des particules de graphène peut provoquer des difficultés respiratoires. Le sujet est donc loin d’être anodin. De fait, Mediapart révèle que quatre ONG ont écrit le 6 avril à l’Union européenne pour que ces masques soient retirés du marché. Ce n’est pourtant que deux mois après que SPF s’est emparée du sujet.

Près de 17 millions de masques distribués

L’agence française a acheté ces masques lorsqu’elle a constitué des stocks d’État à partir d’avril 2020 afin de les distribuer aux établissements hospitaliers et aux professionnels de santé libéraux via les pharmacies. La mention indiquant la présence de graphène n’a alors pas attiré l’attention de SPF qui, pourtant, dans son cahier des charges notait que la mention de biocide (ce qui est le cas du graphène) était rédhibitoire. D’après l’enquête de Mediapart, 16,9 millions des FFP2 labellisés « Biomass Graphène » auraient ainsi été fournis au système de santé et 43,6 millions encore en stock seraient « gelés ». Une évaluation en Europe est en cours, l’Agence européenne des produits chimiques ayant été sollicitée pour une analyse des risques.

Du côté des établissements et des Idels

Dans l’attente des résultats de cette analyse, les hôpitaux doivent donc rechercher ces masques afin de les mettre en quarantaine. La CNI (Coordination Nationale Interprofessionnelle de Santé/Coordination Nationale Infirmière) n’a aucune information sur ce sujet, mais se veut rassurante. « Les établissements vont faire des enquêtes sur l’origine et la distribution de ces masques. La traçabilité est assurée et la répartition entre les différents services est identifiable. Cela peut être très rapide », explique Céline Durosay, secrétaire nationale de la CNI.

En ville, les pharmacies et les professionnels de santé doivent effectuer les mêmes recherches. Le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) a déjà lancé un sondage vendredi 4 juin auprès des URPS et, pour le moment, aucun infirmier libéral n’a effectué de signalement.

Magali Clausener

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