Recrutements infirmiers au sein des hôpitaux publics : l’effort doit être maintenu  | Espace Infirmier
 
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07/09/2023

Recrutements infirmiers au sein des hôpitaux publics : l’effort doit être maintenu 

La Fédération hospitalière de France (FHF) a organisé le 5 septembre sa conférence de rentrée. L’occasion de faire un point sur les problématiques de recrutement des professions paramédicales au sein des établissements publics de santé.

« Nous observons des signes positifs en matière de recrutement, a lancé Arnaud Robinet, président de la FHF, en guise d’introduction. Cependant, la fidélisation des professionnels reste la priorité, la question des ressources humaines (RH) étant la mère des batailles. Il faut tenir le cap et ne pas relâcher l’effort car beaucoup reste à faire. »

Les effets positifs des politiques d’attractivité

La FHF a mené une enquête1 Ressources humaines (RH) auprès du personnel non médical (PNM) au premier semestre 2023, dans la continuité d’une première enquête conduite en avril/mai 2022. Elle a pour finalité de réaliser un état des lieux objectif et complet de la situation RH des PNM des établissements publics de santé : équivalent temps plein rémunéré (ETPR) des aides-soignants et infirmiers, effectifs cibles, attractivité des métiers, taux de turn-over, absentéisme, masse salariale. L’enquête révèle que le taux de postes vacants, qui représente le différentiel entre l’effectif cible et les postes vacants, est en baisse, avec une moyenne à 4,5 % de taux de postes vacants pour les infirmiers des Centres hospitaliers (CH) et CH universitaires (CHU) en juin 2023, versus 5.3 % en avril 2022. Ces résultats seraient révélateurs des premiers effets bénéfiques des politiques d’attractivité menées par les établissements publics de santé, d’après Sophie Marchandet, responsable du pôle RH à la FHF.

Concernant l’absentéisme, l’enquête indique une tendance à la baisse en 2023 avec un taux à 9.67 % au premier semestre 2023, versus 10.40 % en 2021 et 12.10 % en 2022, « année où le variant Omicron aurait fragilisé les établissements », a précisé Sophie Marchandet, lors de la conférence de rentrée. Mais le taux de 2023 reste assez élevé par rapport à 2019, date à laquelle il était de 8.9 %.

Enfin, l’évolution de la masse salariale entre 2019 et 2022 tout type d’établissement confondu, reste positive puisqu’elle est à +23.74 %. « Les revalorisations issues du Ségur de la santé et des autres mesures catégorielles ont eu un impact significatif sur l’évolution du montant de la masse salariale des établissements, a confirmé Sophie Marchandet. Cette augmentation est également due à un renforcement des effectifs dans les unités de soins pour faire face à l’épidémie et à des besoins nouveaux tels que la vaccination. »

La psychiatrie : parent pauvre de la santé

Néanmoins, certains secteurs spécifiques affichent encore d’importantes difficultés. La FHF a mené une enquête sur la situation de la psychiatrie publique en mai 2023, à laquelle la moitié des hôpitaux publics ont participé. Des difficultés d’accès aux soins sont constatées dans tous les domaines de prise en charge : 77 % des répondants déclarent éprouver des difficultés en psychiatrie adulte et 74 % en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Les autres champs sont également concernés : soins sans consentement, psychiatrie de la personne âgée, addictologie, psychiatrie médico-légale.

Côté RH, 40 % des établissements déclarent avoir au moins 25 % de postes médicaux vacants. Seuls 2 % d’entre eux n’ont aucun poste vacant. « Pour les infirmiers, si 22 % des établissements affirment n’avoir aucun problème de recrutement, 31 % d’entre eux ont plus de 10 % de postes IDE vacants », a fait savoir le Dr Sylvie Péron, psychiatre au CH Henri-Laborit de Poitiers (Vienne), présidente du groupe de travail FHF sur la psychiatrie. Finalement, un établissement psychiatrique sur quatre est en grande difficulté.

Face à la dégradation de la situation de l’offre de soins en psychiatrie, la FHF réclame un plan d’urgence avec, entre autres, des mesures pour accroître l’attractivité des métiers, notamment celui des infirmiers. « Il faut doubler le nombre d’heures de formation des infirmiers en psychiatrie et augmenter le nombre de stages afin qu’ils aient l’envie d’exercer en psychiatrie », a soutenu le Dr Péron. La FHF plaide aussi pour le déploiement des infirmiers en pratique avancée (IPA) via la valorisation de leur activité, encourage la délégation de tâches et souhaite que soit confiée une place plus importante aux paramédicaux dans l’évaluation des patients.

Cependant « les solutions de court terme ne suffiront pas, il est nécessaire de définir une véritable stratégie au service des enjeux de la psychiatrie en France », a conclu le Dr Péron.

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