Qualité des soins : un bilan perfectible pour les établissements sanitaires et médico-sociaux | Espace Infirmier
 
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07/03/2024

Qualité des soins : un bilan perfectible pour les établissements sanitaires et médico-sociaux

Mi-février, la Haute Autorité de santé (HAS) a dressé le bilan, comme chaque année, des résultats des indicateurs de qualité et de sécurité des soins pour 2023 au sein des établissements sanitaires et médico-sociaux. Si des améliorations sont notables, certains domaines méritent des efforts certains.

En 2023, 34 Indicateurs de qualité et de sécurité des soins (IQSS), ont été évalués par des professionnels de santé et des patients - sur les dossiers de 2022 -, au sein des établissements sanitaires et médico-sociaux sur des points particuliers de la prise en charge clinique, de la coordination entre professionnels et de la prévention des infections associées aux soins. Ils concernent quatre secteurs : la médecine-chirurgie-obstétrique (MCO), dont la chirurgie ambulatoire (CA) ; les soins médicaux et de réadaptation (SMR) ; l’hospitalisation à domicile (HAD) ; la psychiatrie.

Résultats satisfaisants pour la douleur et les escarres

Parmi les résultats satisfaisants, l’évaluation et la prise en charge de la douleur progressent dans de nombreux services hospitaliers (MCO et SMR), mais aussi en hospitalisation à domicile, avec des moyennes comprises entre 84 et 89 % de conformité. Cependant, une amélioration de cet indicateur reste attendue en hospitalisation à temps plein en psychiatrie, puisque la moyenne est à 63 %. Par ailleurs, l’évaluation du risque d’escarre en hospitalisation à domicile atteint 85 % soit une hausse de 4,8 points par rapport au dernier recueil sur cet indicateur (2021), des résultats encourageants après des années de baisse.

En revanche, certains indicateurs plus faibles restent à améliorer à commencer par la transmission et la qualité de la lettre de liaison à la sortie d’hospitalisation, satisfaisante en SMR, avec un score de 80/100. En MCO, le résultat à 59/100 reste insuffisant avec toujours des faiblesses concernant la mention des traitements médicamenteux à la sortie. En hospitalisation à temps plein en psychiatrie, la marge de progression est importante, avec un score national à 52/100 et 26 % des établissements seulement qui atteignent un niveau satisfaisant sur cet indicateur.

Des efforts sont également attendus pour la prise en charge des Accidents vasculaires cérébraux (AVC). Si les imageries cérébrales diagnostiques sont bien réalisées (retrouvées dans 9 dossiers sur 10), la prévention des pneumopathies d’inhalation, complication majeure des AVC aigus qui augmente le risque de décès et de morbidité, n’est retrouvée que dans 3 dossiers sur 10. La HAS publiera au cours de l’année 2024 des travaux pour améliorer la qualité du parcours de santé autour de l’AVC.

Des nouveaux indicateurs

Concernant les nouveaux indicateurs, celui sur la prescription d’antibiothérapie permet de vérifier que la durée de prescription pour une infection respiratoire basse est bien de moins de sept jours. Il présente de très bons résultats en court séjour (81 %), témoignant du niveau d’implication des établissements de santé dans ce domaine.  

En revanche, le nouvel indicateur sur la vaccination antigrippale des personnels en établissements de santé souligne que d’importants progrès restent à faire. Les déclarations des établissements de santé montrent que seuls 19 % des personnels hospitaliers ont été vaccinés contre la grippe lors de la campagne de l’hiver 2022-2023. Un chiffre très loin de l’objectif fixé par l’Organisation mondiale de santé (OMS) à 70 %. La HAS, comme elle l’avait fait dans sa recommandation publiée en juillet 2023, appelle les personnels à se faire vacciner contre la grippe pour se protéger et éviter sa transmission à l’hôpital. Enfin, en psychiatrie, de nouveaux indicateurs sont mesurés pour la première fois en Centre médico-psychologique (CMP) : la surveillance de l’état cardiovasculaire et métabolique des patients adultes et le repérage et l’aide à l’arrêt des addictions. Les premières remontées du terrain laissent entrevoir de faibles résultats, pouvant se justifier par le temps dont ont besoin les établissements pour les structurer. 

Laure Martin

Source : HAS

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