Pratique avancée : une nouvelle forme d’offre de soins | Espace Infirmier
 
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27/05/2022

Pratique avancée : une nouvelle forme d’offre de soins

Lors du Salon infirmier, qui s’est tenu du 17 au 19 mai à Paris, le ministère de la Santé a rappelé les grands principes de la pratique avancée, illustrés par l’intervention de Julie Devictor, infirmière en pratique avancée (IPA) en oncologie et présidente du Conseil national professionnel des infirmiers en pratique avancée.

« Pour l’exercer, la pratique avancée nécessite un approfondissement des connaissances, et donc des compétences des infirmières, afin qu’elles aient la capacité de répondre à des enjeux identifiés dans notre système de santé », a expliqué Brigitte Feuillebois, cadre de santé, conseillère sur l’exercice des professions paramédicales à la Direction générale de l’offre de soins (DGOS). En France, les enjeux sont multiples : accès aux soins, tensions démographiques dans le domaine médical, volonté de diversifier l’exercice des professions paramédicales et de développer leurs perspectives de carrière. Tous ces objectifs, couplés à l’évolution et à l’accroissement des besoins de santé de la population, ont mis en exergue la nécessité de développer une nouvelle forme d’offre de soins, la pratique avancée, dont le portage gouvernemental s’est affirmé dans différents plans : le renforcement de l’accès territorial aux soins, la stratégie nationale de santé 2018-2022 et la stratégie de transformation du système de santé.

Formation et travail d’équipe

La démarche requiert un haut niveau de maîtrise, avec une expertise clinique poussée de l’infirmière, une marge d’autonomie supplémentaire pour détenir la responsabilité pleine et entière de cet exercice, et une capacité d’orienter le patient. Autant de compétences nécessitant un diplôme, obtenu à l’issue d’une formation de deux ans, et l’exercice préalable du métier d’infirmière « générale » pendant trois ans. Mais les compétences acquises par les IPA ne se substituent pas pour autant à un travail en équipe. Même si cet élément est actuellement questionné, le médecin doit, à ce jour, orienter le patient vers l’IPA, afin que celle-ci participe à sa prise en charge globale.

En France, plus de 30 universités accréditées permettent d’offrir plus de 800 places de formation. Un soutien financier est attribué par les agences régionales de santé (ARS), via le Fonds d’intervention régional (FIR), pour les professionnelles qui s’engagent dans cette formation, notamment les libérales ; les salariées pouvant bénéficier d’un soutien financier via leur structure. Aujourd’hui, le modèle économique libéral est requestionné en raison des difficultés pour les IPA libérales de vivre d’une activité à temps plein. Des négociations conventionnelles sont en cours pour aborder la question.

Laure Martin

CAS PRATIQUE

Julie Devictor, IPA, est intervenue lors de la conférence pour partager un exemple type d’une prise en charge en oncologie.

Monsieur T., 65 ans, est atteint d’un carcinome hépatocellulaire sur une cirrhose liée à une consommation excessive d’alcool et un syndrome métabolique. Il est traité par immunothérapie et anticorps monoclonal. Le patient a été orienté par l’oncohépatologue pour un suivi alterné. La consultation type de l’IPA dure entre 45 et 60 minutes avec un entretien clinique sur le mode de vie et les antécédents du patient, un examen clinique avec notamment l’interprétation des résultats biologiques, le dépistage des complications des pathologies. « Lors de la consultation, l’IPA va s’intéresser à l’alimentation du patient, à son risque de dénutrition, à ses aidants, son mode de vie, à l’accessibilité à son logement, à ses ordonnances, aux comorbidités », a énuméré Julie Devictor. Ensuite, l’IPA met en œuvre des actions de prévention. « Notre raisonnement clinique est renforcé afin de répondre aux conclusions cliniques, a-t-elle précisé. Nous réorientons dès lors que cela dépasse notre champ de compétences. Notre pratique est fondée sur des données probantes. »

À LIRE ÉGALEMENT

- Martin L., « IPA : on est loin du compte », Espaceinfirmier.fr, le 19/04/2022.

- Renaud A., « Les IPA libérales suspendues au fil de nouvelles négos conventionnelles », Espaceinfirmier.fr, le 25/02/2022.

- Martin L., « La pratique avancée doit être préservée pour la lisibilité du modèle », Espaceinfirmier.fr, le 10/01/2022.

- Martin L., « Des évolutions nécessaires pour viabiliser et clarifier la pratique avancée », L’Infirmièr. e, n° 17, février 2022.

- Laborde T., « De quoi l’IPA est-elle le nom ? », Espaceinfirmier.fr, le 18/11/2021.

- Martin L., « IPA : la primoprescription ouverte à titre expérimental », Espaceinfirmier.fr, le 27/10/2021.

Les dernières réactions

  • 27/05/2022 à 12:02
    Dol
    alerter
    Cette propagande pro IPA est insupportable dans un contexte de pénurie d'aides soignants, d'infirmiers et autres soignants sur le terrain.

    Tu parles d'un système de santé !
  • 27/05/2022 à 18:21
    Chekf
    alerter
    Cet article est médiocre.

    On apprend dans l' "exemple type d’une prise en charge en oncologie" que "l’IPA va s’intéresser à [...]" (on ne sait pas ce qu'elle fait réellement mis à part être curieuse).
    De plus, la phrase "Notre raisonnement clinique est renforcé afin de répondre aux conclusions cliniques" ne veut rien dire.

  • 28/05/2022 à 07:00
    Dies Ire
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    5 années d'études pour être super-bonniche de médecin, génial !
  • 28/05/2022 à 14:15
    mika
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    il faudrait déjà avoir des infirmières et infirmiers dans les services qui puissent faire le travail correctement le métier d’IDE étant déjà peu reconnu, la formation d’IPA reste pour moi une supercherie. Avant tout il faut du personnel auprès des patients, de la reconnaissance auprès des IDE, AS… et en finir avec l’autoritarisme de certains médecins.
  • 31/05/2022 à 07:41
    reflexion
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    les IPA c'est de la médecine au rabais personnellement je continuerai d'être suivi par un médecin
  • 31/05/2022 à 09:32
    Henriette Amunazo
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    La réaction a été supprimée car elle ne respecte pas la charte du site.
  • 31/05/2022 à 20:29
    Dol
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    Là où je vis, des IFAS qui ont le plus grand mal à se remplir.

    A Bordeaux, AHPH (Paris), pénurie d'Infirmières, notamment spécialisées (je pense aux maternités surtout même si le bordel est général)

    Je ne crois absolument pas que favoriser le développement des IPA soit vraiment la priorité en matière de santé publique ! Dans les EHPAD, on manque d'AS, ca oui c'est vrai, en maternité, on manque d'IDE Pur, ca oui c'est vrai. On manque d'IBODE, remplacées par des IDE sans formation dans certaines cliniques privées, ca oui, c'est vrai.

    Mais les IPA...stop maintenant avec ces articles de propagande.

  • 11/06/2022 à 16:34
    Mathias Gibbs
    alerter
    La réaction a été supprimée car elle ne respecte pas la charte du site.

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