Pour Nicolas Sarkozy, l’hôpital ne souffre pas d’un manque de moyens, mais d’une mauvaise organisation | Espace Infirmier
 
12/01/2009

Pour Nicolas Sarkozy, l’hôpital ne souffre pas d’un manque de moyens, mais d’une mauvaise organisation

Que les hôpitaux, de plus en plus nombreux à devoir programmer des suppressions de postes pour espérer un retour à l’équilibre budgétaire, ne s’attendent pas à recevoir davantage de moyens de la part du président de la République. Estimant que l’hôpital dispose de suffisamment de moyens comme ça, c’est à l’organisation hospitalière que Nicolas Sarkozy entend s’attaquer pour résoudre les problèmes de l’hôpital. Il l’a expliqué vendredi, lors de ses vœux aux personnels de santé, prononcés dans les locaux flambant neufs du Nouvel hôpital civil de Strasbourg.

« Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de ce service public absolument essentiel qu’est l’hôpital », ce « concentré de la Nation » en ce sens que « la plupart d’entre nous y sont nés et y finiront leurs jours », a commencé, lyrique, le chef de l’Etat.
Tandis que, après plusieurs semaines de retard, le projet de loi « Hôpital, patients, santé, territoires » (HPST), portant réforme de l’hôpital, devrait finalement être débattu au Parlement en février, Nicolas Sarkozy a rappelé qu’il faisait de la réforme de l’hôpital l’ « une des priorités du gouvernement pour 2009 ».

Dépenser l'argent plus efficacement
L’hôpital doit donc s’organiser de manière plus efficiente. « Il n’y a aucune fatalité à ce que certains hôpitaux soient désorganisés, repliés sur eux-même, et parfois mal gérés », a déclaré le président. Pensant couper court à toute polémique sur la question des moyens devant une assemblée de personnels hospitaliers échaudés par la survenue médiatisée de plusieurs accidents médicaux dramatiques pendant les fêtes de fin d’année, Nicolas Sarkozy a souligné que, « entre 1998 et 2008, la France, au travers des dépenses de l’assurance maladie au profit des hôpitaux, a augmenté le budget de près de 50%, soit 23 milliards d’euros en plus ».
« Le défi aujourd’hui, c’est que cet argent, qui était nécessaire, soit plus efficace », a-t-il ajouté.

Coopération, patron et liberté d'organisation pour les hôpitaux
Le président est donc revenu sur les grandes lignes de la refonte du système hospitalier contenues dans le projet de loi HPST. Il s’agit d’ « instaurer la nécessaire coopération entre les différents établissements et entre eux et la médecine de ville », a-t-il fait valoir. Au niveau de chaque hôpital, il faut « renforcer l’autorité du directeur », qui devra être « quelqu’un qui décide, qui est responsable et capable d’arbitrer », a énuméré le chef de l’Etat. « Dans le langage populaire on dit ‘patron’ », a-t-il lâché dans un sourire. Il faut également « renforcer la participation des soignants », a-t-il dit sans plus de précisions, « donner davantage de liberté à l’hôpital pour s’organiser », qu’il s’agisse du « recrutement » ou encore des « achats ». « La souplesse est la condition de la performance et de la qualité des soins », a martelé Nicolas Sarkozy.

20 nouvelles unités neurovasculaires en 2009
Le président a par ailleurs fait quelques annonces censées contribuer à la construction de «l’hôpital de demain». Ainsi entend-il instaurer «un responsable unique pour les urgences» au niveau régional par le biais des futures Agences régionales de santé (ARS) dont l’entrée en vigueur est annoncée au 1er janvier 2010. «Moi je dis ça suffit la pagaille. L’hôpital ne peut être le réceptacle de tous ceux qui pensent devoir aller aux urgences.»
Le chef de l’Etat a annoncé le développement des liaisons sanitaires par hélicoptère et des outils de télémédecine, ainsi que l’ouverture de 20 nouvelles unités neurovasculaires en 2009.


C. A.

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