Nicolas Peduzzi, État Limite  | Espace Infirmier
 
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02/05/2024

Nicolas Peduzzi, État Limite 

Le documentariste présente État Limite au cinéma cette semaine. Il a suivi pendant deux ans un jeune psychiatre à l'Hôpital Beaujon, aux portes de Paris. Il y filme un système malade tenu à bout de bras par des professionnels dévoués mais épuisés. Un grand film sur la psychiatrie et l'hôpital public.

Quelle est la genèse d'État Limite ?

J'étais revenu en France après mes films Southern Belle et Ghost Song, je vivais aux États-Unis. Je connais un peu l'hôpital Beaujon., j'y ai passé du temps. Mon père a été soigné là-bas, il a reçu une transplantation dans les années 90 et il s'était lié d'amitié avec un chirurgien. Pendant le covid, j'étais curieux, je voulais y retourner. À la fin du premier confinement, j'y suis allé avec une petite caméra. Je voulais faire quelque chose avec les soignants.

Comment avez-vous rencontre le jeune psychiatre au cœur du film ?

Je le rencontre au bout de deux, trois mois. Je ne l'avais jamais croisé auparavant. Je le vois un peu isolé, avoir un rythme différent des autres, il est un peu nerveux, je sens une tension particulière. Je pensais que c'était  un patient de psychiatrie qui avait mis une blouse ! C'était un jour chaotique, le covid encore, des policiers avec une personne en garde-à-vue.... C'est Romain, l'aide-soignant du film qui m'a dit que c'était le psychiatre. La psychiatrie, ça me parle, ce sont des questions que je me pose et tout de suite, le film a pris une autre direction. Hors caméra, on a tout de suite été proches avec Jamal.

Vous filmez un système très malade...

Je ne m'attendais pas à ce point-là. Surtout en psychiatrie. J'ai recueilli la parole des soignants, une parole de souffrance, de manque de reconnaissance. Mais pas mal me disaient qu'avec le covid, ils avaient eu accès à certains moyens en passant moins par la bureaucratie... Mais au bout de deux ans, tout est redevenu comme avant. La reconnaissance, ses effets se sont estompés. Et les soignants ont été à nouveau très isolés.

La psychiatrie est en plus le parent pauvre de la médecine...

Pire. La médecine, c'est le parent pauvre, la psychiatrie, le SDF si j'ose dire.

Le film sort en salle mercredi 1er mai 2924 mais a déjà beaucoup tourné, il est resté plusieurs mois en ligne. Quelles furent les retombées pour le moment ?

J'ai eu des retours d'infirmières, d'aide-soignantes, de travailleurs du social. Le film plutôt pessimiste mais leur façon de travailler ensemble, leur humanité a pris le dessus. Et ça a touché.

État Limite, de Nicolas Peduzzi produit par Gogogo Films, en salle le 1er mai 2024.

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