Michelle Bressand: «Les syndicats font une mauvaise analyse» | Espace Infirmier
 
04/03/2008

Michelle Bressand: «Les syndicats font une mauvaise analyse»

Candidate aux élections départementales de l’ordre infirmier, la directrice des soins de l’AP-HP critique l’appel au boycott.

L'Infirmière magazine : Six fédérations syndicales ont appelé à s’opposer à la mise en place de l’ordre. Redoutez-vous leur action ?

Michelle Bressand : Les syndicats ont tort. Il y a déjà tellement de problèmes à traiter ! Je pense qu’ils devraient se concentrer sur les revendications salariales. Je ne suis pas contre les syndicats, d’ailleurs, je suis adhérente à l’un d’entre eux. Mais ils devraient être plus modestes : lors des élections professionnelles, la participation était tellement faible pour les collèges infirmiers qu’il a fallu un deuxième tour pour valider le scrutin. Sur l’ordre infirmier, je pense que les syndicalistes qui appellent au boycott obéissent à des consignes.

Le divorce entre les kinésithérapeutes et leur ordre professionnel est-il une menace pour l’ordre infirmier ?

Il n’y a pas de divorce entre les kinés et leur ordre, ils râlent juste parce qu’ils trouvent leur cotisation trop élevée. Ils ne protestent pas contre le principe de leur ordre, ils ne critiquent pas ses missions en matière de déontologie, il n’y a pas non plus de problème d’inscription. Les infirmières n’auront pas ce problème de cotisation : à l’inverse des kinés, il y a plus de salariées que de libérales. Le Conseil national devra faire en sorte que la cotisation soit la moins élevée possible, faire des emprunts pour les investissements de départ. Les infirmières sont de bonnes gestionnaires ! Ça me semblerait logique que la cotisation soit comprise entre 20 et 30 euros.

Quelles seront les principales difficultés de l’ordre infirmier ?

Les deux premières années seront décisives, il faut absolument qu’il y ait quelqu’un qui soit capable de l’organiser. C’est impératif que nous démarrions du bon pied.

Envisagez-vous de vous présenter au Conseil régional, puis au Conseil national ?

Pour l’instant, je n’envisage que les élections départementales.

Est-il nécessaire que le futur président, ou la future présidente, se soit présenté et ait été élu aux départementales, ce que n’exigent pas les textes ?

Ce n’est pas obligatoire, mais à mon avis, c’est un gage de réussite. On est plus crédible au Conseil national si on a d’abord été élu dans son département, puis dans sa région.

Recueilli par A.L.G.

À découvrir

Toutes nos formations pour les professionnels de santé.

- Gestes & soins d'urgence
- Douleurs
- Management
- Droit & éthique
- SST
- Santé mentale & handicap


Télécharger le catalogue
Feuilleter le catalogue