Marisol Touraine face aux attentes des infirmiers | Espace Infirmier
 
Marisol Touraine face aux attentes des infirmiers

24/10/2012

Marisol Touraine face aux attentes des infirmiers

En visite au salon infirmier, ce mercredi 24 octobre, la ministre de la Santé a été interpellée à de nombreuses reprises au sujet des salaires, des conditions de travail ou encore de l’universitarisation des études. De nombreuses questions restent en suspens.

Conditions de travail, salaires, ordre infirmier, universitarisation... Depuis sa nomination en mai dernier, la ministre de la Santé est attendue de pied ferme par les professionnels infirmiers. Des attentes qui se sont exprimées au détour des allées du Salon infirmier, à Paris, où s’est rendue Marisol Touraine, ce mercredi 24 octobre.

En visite avant une brève allocution, la ministre a notamment été interpellée par la Coordination nationale infirmière (CNI), qui vient de signer une déclaration commune avec plusieurs organisations professionnelles (1) appelant à des « actes forts et des réponses concrètes » en termes de salaires et de reconnaissance de la pénibilité du métier infirmier. « L’abandon du critère de pénibilité (...) est ressenti comme un abandon au sens large du terme et comme une absence totale de reconnaissance au regard des contraintes évidentes, des difficultés d’exercice et du niveau d’exigence toujours plus élevé », écrivent-ils.

Des conditions de travail « éprouvantes »

« Vous exercez aujourd’hui dans des conditions qui sont souvent éprouvantes », a reconnu Marisol Touraine dans son discours, rappelant que les conditions de travail seront au menu de son « pacte de confiance hospitalier ». Les discussions, menées par Edouard Couty, devraient aboutir d’ici début 2013 à des propositions en matière de rénovation du dialogue social et de déroulement des carrières, notamment. « On a demandé deux fois à être intégré dans les groupes de travail, sans succès », a déploré Nathalie Depoire, présidente de la CNI.

Salaires : appel au « volontarisme » des hôpitaux

Quant à la question de la revalorisation salariale, la ministre de la Santé a renvoyé aux négociations menées par la ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, et a appelé à davantage de volontarisme de la part des hôpitaux. « Les grandes maisons sont un peu figées ; il est difficile de faire bouger les paquebots », a-t-elle regretté.

Développement d’une filière doctorale en soins infirmiers

Marisol Touraine a également réaffirmé sa volonté de poursuivre l’universitarisation de la formation en soins infirmiers, au-delà de la licence. Regrettant une offre de masters « encore insuffisante » dans les universités et le petit nombre d’infirmiers « qui atteignent le niveau de docteur d’université », la ministre a appelé de ses voeux le développement d’une « filière doctorale en soins infirmiers ». « Nous y travaillerons très prochainement », a-t-elle annoncé. Interrogée sur la délivrance du grade master à la formation des Ibode, en attente, la ministre a, en revanche, botté en touche, évoquant « une évalutation de la situation » en cours.

ONI : « Il est temps de tourner cette page »

Autre « préoccupation » ministérielle : la suppression de l’obligation d’adhésion à l’Ordre infirmier. « Il ne parvient pas à s’intégrer dans le paysage professionnel et il est marqué, en particulier, par un rejet des infirmiers salariés. Au sein même de l’ordre, des dysfonctionnements perdurent », a justifié la ministre, citant la démission récente de quatre conseillers nationaux. « Je suis en discussion avec les différents groupes au Parlement pour examiner dans quelles conditions et dans quel calendrier l’examen du texte [NDLR: la proposition de loi déposée par le député socialiste Jean-Marie Le Guen] devrait intervenir », a-t-elle poursuivi. « Il est temps de tourner cette page », a-t-elle lancé. Se défendant, néanmoins, de vouloir remettre en cause les missions de service public dévolues à l’ordre, Marisol Touraine a affirmé que « dès lors que l’ordre existe, l’ordre est un interlocuteur » pour le ministère de la Santé. Reste à savoir pour combien de temps encore.

Aveline Marques

 

Extrait audio : Marisol Touraine s'exprime sur l'Oni

 


(1) Les signataires : l’Association des enseignants des écoles d’infirmiers de bloc opératoire (AEEIBO), Association nationale des puéricultrices diplômées et des étudiantes (ANPDE), Comité d’entente des écoles préparant aux métiers de l’enfance (CEEPAME), Syndicat national des infirmiers anesthésistes (SNIA), Syndicat national des infirmiers conseillers de la santé (Snics), Union nationale des associations d’infirmiers de bloc opératoire diplômés d’Etat (Unaibode).

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