Les libérales mieux réparties sur le territoire

Une meilleure répartition des infirmières libérales sur le territoire est en train d’être amorcée, selon l’Assurance maladie, qui a fait le point, jeudi 5 avril, sur la démographie des professionnels de santé. « Il y a un inversement des tendances entre les infirmières libérales installées en zones sous-dotées et celles en zones surdotées », a constaté Mathilde Lignot-Leloup, directrice déléguée à la gestion et à l’organisation des soins à l’Assurance maladie.
Face à l’inégale répartition des infirmières libérales sur le territoire, l’Assurance maladie avait conclu en 2008 avec les représentants de la profession infirmière un accord conventionnel visant à réduire les écarts. Un zonage plus pertinent du territoire, adapté aux besoins de la population, a été mis en place. L’installation des infirmières dans les zones en déficit est favorisée tandis que l’implantation dans des régions à forte densité de soignantes est régulée.
Entré en vigueur en 2009 et expérimenté sur deux ans, ce dispositif a impacté positivement la répartition géographique des infirmières libérales : le nombre de professionnelles installées dans les zones sous-dotées a progressé de 33,5 % entre 2008 et 2011. Dans le même temps, une diminution des effectifs a été constatée dans les zones surdotées, avec une baisse de 2,9 %, alors que le nombre de soignants avaient progressé de 8,5 % entre 2006 et 2008 sur ces territoires.

Doublement des zones
Forts de ces bons résultats, l’Assurance maladie et les représentants de la profession ont proposé, dans le cadre d’un avenant signé en septembre 2011, « un renforcement de l’impact de ce dispositif  avec un doublement des zones pour atteindre 30 %  des bassins de vie », a fait savoir Mathilde Lignot-Leloup.
Objectif : réduire encore les écarts de densité pour aboutir, fin 2015, à une densité de 115 infirmiers pour 100.000 habitants dans les zones les moins bien pourvues, contre 85 actuellement, et de 171 dans les zones surdotées, contre 192 pour le moment. Le taux annuel prévisionnel d’accroissement des effectifs sur la période 2011-2015 serait de l’ordre de 8 % par an dans les premières, alors que le nombre d’infirmiers libéraux se réduirait de 2,8 % par an dans les secondes.
Ce bilan positif a conduit l’Assurance maladie à poursuivre cette dynamique pour rééquilibrer la répartition démographique d’autres professionnels de santé, comme les masseurs-kinésithérapeutes, les sages-femmes, les orthophonistes ou encore les médecins.

Laure Martin