Les kinés salariés manifesteront le 11 mars contre leur ordre | Espace Infirmier
 
07/03/2008

Les kinés salariés manifesteront le 11 mars contre leur ordre

Les masseurs-kinésithérapeutes des établissements de santé publics et des centres de santé se mobilisent contre le montant de la cotisation réclamé par leur ordre, et prévoient pour le mardi 11 mars de nombreuses manifestations en région ainsi que devant le ministère de la Santé.

La plupart des fédérations santé des organisations de salariés ont déposé un préavis de grève pour le 11 mars afin de couvrir les kinésithérapeutes qui souhaiteraient participer à cette mobilisation, indique-t-on de sources syndicales.

Le préavis national a été déposé conjointement par les fédérations CFDT, CGT, FO et Sud, la CFTC soutenant le mouvement et appelant à rejoindre au niveau local les nombreuses intersyndicales qui se sont constituées pour organiser débrayages ou regroupements devant les directions régionales ou départementales des affaires sanitaires et sociales (Drass et Ddass).

Selon plusieurs sites Internet auxquels contribuent des membres de la Coordination des kinésithérapeutes salariés (CKS), des regroupements sont déjà prévus devant les Ddass situées au Mans, à Quimper, Rennes, Lyon, Nantes, Bordeaux, Dijon et Marseille.

En Ile-de-France, les salariés de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et d'autres établissements franciliens, notamment des Yvelines, ont prévu de se retrouver à la mi-journée devant le ministère de la santé.

Contestation grandissante. Depuis début 2007, la contestation grandit contre le Conseil national de l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes (Cnomk), accusé par ses détracteurs d'avoir adopté un régime d'indemnisation des élus particulièrement généreux, d'avoir fixé le montant de la cotisation à un niveau élevé et d'avoir adopté un budget prévisionnel sans commune mesure avec les missions de l'ordre par rapport à d'autres professions de santé.

Dans ce cadre, une partie de la profession salariée a fait circuler des pétitions, a sollicité les parlementaires, tandis que certains kinésithérapeutes de l'AP-HP avaient entamé fin janvier une "grève" de l'encadrement des étudiants en masso-kinésithérapie.

Selon plusieurs responsables syndicaux des fédérations joints jeudi, c'est l'envoi par le Cnomk de courriers de relance aux salariés qui refusent de cotiser qui aurait accéléré la décision d'une mobilisation générale pour le 11 mars.

Ces courriers rappelant aux professionnels que faute d'inscription à l'Ordre, ils s'exposent à des poursuites pour exercice illégal, sont notamment motivés par la réticence des salariés: fin janvier, le Cnomk ne recensait que 1 900 inscrits sur près de 14 000 salariés, dont 7 000 hospitaliers, rappelle-t-on.

Pour Michel Rollo, secrétaire général de la fédération CFTC Santé et Sociaux, la contestation s'est amplifiée quand les salariés ont compris que « pour pouvoir exercer, il fallait payer », ce que les syndicats dénoncent par ailleurs.

Dans une note de synthèse du mouvement diffusée mercredi, Jean-François Aillard, secrétaire général de CFDT Santé Sociaux du Rhône et cadre supérieur de kinésithérapie aux Hospices civils de Lyon (HCL), dénonce le montant de la cotisation, fixé à 130 euros par an pour les salariés non cadres, rapporté au salaire mensuel d'embauche de 1 300 euros.

Selon les délibérations adoptées en décembre 2007 par le Cnomk, le montant de la cotisation pour 2008 s'élève à 300 euros pour un libéral, 200 euros pour les salariés cadre, ce qui doit permettre un budget prévisionnel de 15,4 millions d'euros pour une base de 61 000 cotisants.

À titre de comparaison, la cotisation de l'ordre des médecins a été fixée pour 2008 à 275 euros.

Les fédérations jointes jeudi ont indiqué qu'elles étaient sur « la même longueur d'ondes » s'agissant de l'application des ordres aux salariés, rappelant qu'elles s'y étaient toujours opposées, comme elles le feront à nouveau, en intersyndicale, en avril, lors des élections pour l'ordre des infirmiers.

FO Santé, la CGT Santé et action sociale, la CFDT Santé sociaux, la CFTC, l'Unsa et Sud avaient déjà appelé à la mi-février dans un communiqué commun à « tout mettre en œuvre pour s'opposer à la mise en place des ordres professionnels », tout en appelant à la mise en place du Haut conseil des professions paramédicales.

(APM)

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