Le service de santé des armées s’intéresse à la pratique avancée | Espace Infirmier
 
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15/03/2023

Le service de santé des armées s’intéresse à la pratique avancée

Nommé en novembre 2022 conseiller paramédical du directeur central du Service de santé des armées (SSA) Cyrille Maugé, directeur des soins, travaille à l’évolution des pratiques infirmières au sein de l’institution. Pratique avancée et protocoles de coopération sont au cœur des réflexions. Le point.

Existe-t-il des infirmiers en pratique avancée (IPA) au sein du SSA ?

Le déroulement de carrière des infirmiers repose sur le décret Militaires infirmiers et techniciens des hôpitaux des armées (Mitha). Il transpose, au sein de notre institution, ce qui est mis en place dans la fonction publique. Il devrait être modifié en 2023 pour permettre la création du corps des assistants médicaux en pratique avancée (AMPA). Nous nous intéressons à l’évolution des compétences infirmières notamment au déploiement de la pratique avancée. Nous réfléchissons à leur intégration, en sachant que les infirmiers militaires ou civils peuvent avoir des pratiques à la fois très proches au sein des centres hospitaliers et des Hôpitaux d’instruction des armées (HIA), mais aussi très éloignées notamment en opérations extérieures (Opex). Sur le terrain, la fonction prime sur le grade car c’est la conjugaison de l’ensemble des compétences autour des blessés, qui permet de les sauver. Cette notion d’agrégation de compétences transcende l’aspect corporatiste. Mais en amont, les infirmiers et les médecins sont formés, dans un centre de formation opérationnel dédié, à la pratique de la médecine de guerre, pour pouvoir tout mettre en œuvre sur le terrain. La mise en place des IPA permettrait de faire évoluer les pratiques sur le terrain, et surtout, elle offrirait aux infirmiers la possibilité d’accéder à un corps avec des grilles indiciaires plus intéressantes [les grilles indiciaires des Mitha reposent sur celles de la fonction publique hospitalière, NDLR], et à des diplômes de Master pour la consolidation et la valorisation des compétences. Nous devrions commencer par les IPA « urgences » et « santé mentale » avant d’étendre la pratique à toutes les spécialités.

Vous intéressez-vous également aux protocoles de coopération ?

Tout à fait. Dans l’armée, il ne faut pas oublier que certains infirmiers exercent de manière isolée, sur les bâtiments de la marine par exemple. Les protocoles de coopération permettent, dans un cadre défini, protocolisé, et à la suite d’une formation entre déléguant et délégué, d’étendre leur compétence et leur autonomie. Nous travaillons déjà beaucoup sur protocoles, et actuellement nous cherchons à adapter des protocoles nationaux déjà existant dans le civil, à la particularité de notre exercice. Cette réflexion se fait en parfaite entente avec les médecins, sans débat sur cette possibilité offerte aux infirmiers. Les discussions portent en revanche sur le périmètre d’intervention. Cet état d'esprit la force de nos équipes. Sur le terrain, nous ne discutons pas de savoir qui possède le bon diplôme. Nous partageons un esprit de corps, non pas au sens corporatiste, mais au sens de la mission à accomplir.

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