Le « lab », un cocon où les étudiants pratiquent en autonomie | Espace Infirmier
 
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23/05/2022

SALON INFIRMIER

Le « lab », un cocon où les étudiants pratiquent en autonomie

Lors du Salon infirmier 2022, l’IFPS Vannes et l’Ifsi Haguenau ont croisé leurs regards sur la mise à disposition des étudiants en soins infirmiers (ESI), d’un lab et/ou d’une salle de skills qui contribue, selon eux, à réenchanter la formation.

Retour en 2020. À Vannes (Bretagne), l’Institut de formation des professionnels de santé (IFPS) monte un projet de « salle de skills ». À la même période, à Haguenau (Alsace), l’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) lance une initiative similaire, non concertée : un « lab ». Peu importe le nom, l’idée est la même : donner aux étudiants l’accès à une salle leur permettant de « développer leurs compétences en autonomie », présente l’infirmière et cadre de santé formatrice vannetaise Carine Fontaine, aux côtés de son homologue haguenovien, Luc Niess. À l’origine, tous deux avaient fait le même constat : « À certains moments, ils [les étudiants] avaient besoin de réassurance, de sécurité dans leur pratique avant de partir en stage ou avant les évaluations pratiques », explique la Bretonne. Alors ils ont imaginé, dans chacun de leur institut, un écrin équipé en matériel, pour permettre aux ESI de s’entraîner entre eux.

Des révisions entre pairs

À Vannes, c’est une ancienne salle multimédia qui a été transformée en salle de soins « dédiée à l’autonomie dans la pratique », de manière à « projeter l’étudiant dans un exercice professionnel ». À Haguenau, c’est une salle de TP qui est utilisée. Dans les deux lieux, la salle doit être réservée, et l’étudiant qui la retient en devient alors responsable. À Vannes, les créneaux s’étendent « jusqu’à 18 h », tous les jours de la semaine et à Haguenau, « entre 12 h et 14 h, puis entre 16 h 30 et 17 h 30 », expliquent Carine Fontaine et Luc Niess.

Dans la salle, les étudiants (à Vannes, le groupe peut aller jusqu’à 12) ont tout le matériel nécessaire à disposition : dispositifs médicaux, mannequins, etc. Ils peuvent ainsi s’entraîner à exécuter tous les soins techniques infirmiers (prélèvements veineux, pose de sonde nasogastrique, etc.). Le principe : des révisions entre pairs, en autonomie (avec, en appui, des vidéos). Toutefois, à Haguenau, il y a aussi « un créneau tutoré », fait savoir Luc Niess, et, pour ceux qui le souhaitent, un étudiant de l’année supérieure peut venir aider.

Un outil vécu comme une plus-value

Pour les formateurs, les atouts pédagogiques du lab sont nombreux :
1. une touche de « personnalisation » : il « répond à des besoins particuliers » non assouvis par l’enseignement commun, explique Luc Niess, évoquant la diversité des parcours des ESI (post-bac, formation continue, etc.), des vécus et de leur profil d’apprentissage (visuels, relationnels, etc.) :
2. l’enseignement par les pairs, « horizontal », « lève des freins » à l’apprentissage : peur de poser la « question bête » atténuée, « meilleure compréhension », « sécurité émotionnelle » augmentée. Il permet aussi de développer d’autres compétences (ex : projection dans l’encadrement) et des valeurs (solidarité, entraide, etc.) ;
3. le lab rend l’étudiant actif. Il retient dès lors plus d’informations : 75-90 %, montre Luc Niess, l’outil cochant presque toutes les cases des approches les plus efficaces dans la pyramide d’apprentissage (résolution de problème, simulation, travail d’équipe, etc.) ;
4. il fait appel à la « simulation procédurale » centrée sur la répétition de l’acte technique, or, « plus on va répéter, plus on va créer des automatismes, plus les apprentissages vont s’ancrer », rappelle Carine Fontaine.

S’il est compliqué de mesurer le rôle joué par cet outil dans la réussite de l’ESI, dans la mesure où d’autres paramètres entrent en jeu, font valoir les deux formateurs, il semble bel et bien qu’il y ait « une plus-value, en termes de vécu étudiant », selon Luc Niess. Carine Fontaine abonde : à Vannes, où « 90 % des créneaux sont occupés », 92 % des ESI répondants se disent « très satisfaits » et 8 % « satisfaits ».

Pauline Machard

Les dernières réactions

  • 31/05/2022 à 09:33
    Henriette Amunazo
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