La psychiatrie universitaire formule ses propositions en vue de la prochaine loi de santé mentale | Espace Infirmier
 
26/05/2009

La psychiatrie universitaire formule ses propositions en vue de la prochaine loi de santé mentale

La psychiatrie universitaire vient de rendre un certain nombre de propositions en ce qui concerne le futur projet de loi sur la santé mentale. Le collège national universitaire de psychiatrie (CNUP) et le syndicat des universitaires en psychiatrie (SUP) ont organisé leurs premières assises le 30 avril 2009, pour se positionner par rapport au projet de loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST), aujourd’hui en débat au Sénat, mais également par rapport aux conclusions des commissions Couty (sur l’organisation des soins en psychiatrie et santé mentale) et Marescaux (sur l’avenir des CHU).

Constats et propositions :

-1. Réaffirmer l’importance des sciences humaines et sociales dans la complexité des approches nécessaires à la compréhension et au traitement des troubles mentaux. Il faut donc privilégier l’approche bio-psycho-sociale en renforçant les liens entre ces disciplines.

-2. Assurer la mission de l’enseignement, ce qui implique d’augmenter le numerus clausus pour le DES (diplôme d’études spécialisées) en psychiatrie. Augmenter la durée de formation des jeunes psychiatres  d’un an pour qu’ils puissent intégrer les progrès des connaissances. Mettre en place un DESC (diplôme d’études spécialisées en  recherche clinique) de psychiatrie du sujet âgé et en psychiatrie légale.

-3. Renforcer la recherche en psychiatrie, grâce à une organisation en trois niveaux : local (ex : unité de recherche d’un CHU), interrégional avec des réseaux de recherche régionaux, et national avec des réseaux d’équipes labellisées permettant  de mettre en commun des expertises. Insister sur le développement de la recherche clinique.

- 4. La psychiatrie universitaire française étant une discipline sinistrée, et sous-dotée en moyens humains au regard de ses missions (enseignement, recherche, soins), il faudrait renforcer ses effectifs.

-5. Réaffirmer la place de la psychiatrie universitaire  dans l’organisation des soins (rapport Couty) et leurs missions de niveau 3 portant sur les « soins de recours » articulés autour de la recherche et des soins sur-spécialisés. Il faut donc identifier clairement, labelliser et financer des structures de niveau 3 : centres de recours, centres de références, centres experts. La psychiatrie universitaire doit aussi assumer des missions de niveau 1 (psychiatrie libérale, d’urgence, de liaison etc.) et de niveau 2 (hospitalisation hors recours).
La question de la sectorisation pour les services universitaires est donc posée au regard de l’importance des missions de niveau 3, très souvent négligées une fois que les missions de niveau 1 et 2 ont été remplies.
Les acteurs de la psychiatrie universitaire approuvent les orientations données par la commission Couty. Rappelons que la sectorisation est remise en cause dans le rapport de la commission Couty qui privilégie un fonctionnement des acteurs en réseau (hôpital, médico-social, collectivités territoriales) plutôt que par secteur géographique. Ce fonctionnement en réseau serait justifié par l’importance d’une prise en charge globale du patient et éviterait des « trajectoires chaotiques de certains patients ».

-6. La psychiatrie doit contribuer à destigmatiser les patients souffrant de pathologies mentales, en informant les politiques et en accompagnant l’évolution législative.


Carole Ivaldi

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