L'ordre en débat au Salon Infirmier | Espace Infirmier
 
06/11/2008

L'ordre en débat au Salon Infirmier

A la veille de l’élection du conseil national de l’ordre infirmier, le 25 novembre prochain, la légitimité même de l’ordre fait toujours débat, comme ont pu le constater les personnes présentes au premier jour du Salon infirmier de Paris qui se tient Porte de Versailles, du 5 au 7 novembre.
Bien que l’ordre infirmier soit dans la dernière ligne droite de sa construction (1) et qu’il ne soit plus envisageable de faire machine arrière, certains syndicats qui se sont montrés hostiles à l’émergence d’une instance ordinale dès les premiers balbutiements de l’ordre, ne semblent toujours pas résolus à désarmer.
Ainsi, tous les outils existeraient déjà pour défendre les infirmières et la profession en général et ce rôle, assumé depuis toujours par les syndicats, ne saurait être mieux rempli par un ordre mal élu (cf taux de participation très bas aux élections départementales de l’ordre), selon des syndicalistes CGT présents au Forum du Salon infirmier mercredi après-midi. En outre, obliger les professionnels à payer une cotisation dès lors qu’ils exercent, c’est « un déni de démocratie », s’est offusquée l’une de ces syndicalistes CGT qui a par ailleurs mis en garde contre le pouvoir de sanction disciplinaire qu’aura l’ordre infirmier et qui peut aller jusqu’à retirer son diplôme à une infirmière.
Une telle hostilité à l’ordre n’a pas manqué de susciter nombre de réactions sincèrement étonnées et incrédules de la part d’un auditoire plutôt acquis à la cause ordinale. Qu’il s’agisse d’élus et de militants de l’ordre ou de simples infirmiers et infirmières, nombreux sont ceux qui ont exprimé leur conviction qu’une coexistence est possible, voire souhaitable, entre syndicats et ordre dont les rôles sont d’ailleurs complémentaires.
Question représentativité, les syndicats n’ont pas de leçon à donner, a répondu en substance Thierry Amouroux, président du conseil départemental de l’ordre infirmier de Paris. Oui, s’acquitter de la cotisation (2) sera le passage obligé pour pouvoir exercer, mais « si tout le monde paie un peu, ça permet de baisser le coût pour chacun tout en donnant à l’instance les moyens de fonctionner », a ajouté M. Amouroux. Un débat similaire avait eu lieu en 1945 au moment de la création de la sécurité sociale, certains ne voulant pas payer pour les autres, mais « nous sommes aujourd’hui bien heureux que ce système ait été imposé pour le bien de tous », a-t-il observé.
Quant au pouvoir de sanction disciplinaire de l’ordre, s’il est bien réel, il constitue plutôt une garantie pour les professionnels visés par d’éventuelles plaintes, ont expliqué les élus ordinaux présents. En effet, au lieu d’être jugées par des professionnels médicaux assistés de représentants administratifs comme c’est aujourd’hui le plus souvent le cas, les infirmières soupçonnées de faute professionnelle verront désormais leur dossier examiné par des pairs bien au fait des conditions d’exercice du métier.
Au milieu de cette guerre des tranchées, un nombre non négligeable d’étudiants en soins infirmiers un peu perdus et plutôt inquiets quant à leur avenir professionnel. L’Ifsi de l'hôpital Foch de Suresnes était notamment représenté en nombre. Il faut dire que les étudiants de deuxième année s’étaient vu commander un exposé sur l’ordre par leurs professeurs.
Si la diversité géographique a été à peu près respectée avec des élus ordinaux de Paris, d’Aquitaine ou des Bouches-du-Rhône qui se sont exprimés, en revanche, la parité entre hommes et femmes a laissé à désirer. Sur cinq élus qui ont pris la parole, il n’y eu qu’une seule femme : Josépha Guarinos, IDE élue au conseil départemental de l’ordre infirmier des Bouches-du-Rhône et membre de la commission de conciliation départementale. Comme pour rééquilibrer les choses, ses interventions ont été chaleureusement applaudies.  « Il ne faut pas laisser les autres parler pour nous. L’ordre infirmier, c’est une formidable opportunité, il ne faut pas en avoir peur, il faut au contraire y participer pour qu’il nous ressemble », a-t-elle dit. Et de montrer l’exemple : elle a dit son intention de se présenter à l’élection du conseil national de l’ordre. Le scrutin électronique démarre le 10 novembre et s’achèvera le 25 novembre.
C. A.

 

(1)    Les conseils départementaux et régionaux ont déjà été élus, respectivement le 24 avril et le 25 juillet dernier.
(2)    Lors de la première réunion nationale des conseils départementaux et régionaux de l’otrdre infirmier, le 24 octobre dernier à Saint-Etienne, un consensus a semblé se dessiner pour demander au futur conseil national de fixer la cotisation à 30 euros maximum par an.

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