L’Igas dresse un réquisitoire contre le Dossier médical personnel | Espace Infirmier
 
09/11/2007

L’Igas dresse un réquisitoire contre le Dossier médical personnel


Cette fois c’est sûr, le DMP est mal parti. Introduit par la réforme de l’Assurance maladie de 2004, sa mise en place a été repoussée à 2010. Pire, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) vient d’épingler sévèrement cette faillite. « Les modalités de lancement de ce projet en font un antimodèle de gestion publique, le parfait exemple de tout ce qu’il faut faire pour conduire à l’échec un projet de portée nationale ». Rien de moins.

Quel est le principe de ce dossier ? Obligatoire, il rassemble les données médicales (antécédents, vaccinations, allergies) ou thérapeutiques (résultats d’examens, comptes rendus opératoires, diagnostics). S’il n’est pas présenté au médecin, le niveau de remboursement peut être abaissé. Fin 2006, plus de 30 000 DMP ont déjà été ouverts dans le cadre d’expérimentations sur 17 sites pilotes.

 

« Improvisation, précipitation et irréalisme ont, dès l’origine, caractérisé le lancement du projet », estime la mission d’audit, qui accuse les « ministres de la Santé successifs » de 2004 à 2007 – en l’occurrence Philippe Douste-Blazy et Xavier Bertrand, – d'avoir voulu « maintenir envers et contre tout » l’objectif d’un déploiement du DMP au 1er juillet 2007, alors que ce calendrier était manifestement « irréaliste ». De plus, selon le rapport, l’estimation du coût du projet (« entre 1,2 et 1,5 milliard d’euros en cumulé sur cinq ans ») n’a pas été seulement « approximative », mais aussi « artificiellement minorée dans un souci d’affichage politique ».

 

Autant dire que les 3,5 milliards d’euros par an d’économies, tant convoités par la réforme ne seront pas au rendez-vous : « Il est illusoire d’attendre avant longtemps des économies tangibles et mesurables », écrivent les experts. Un souci à l’heure où les comptes de l’Assurance maladie connaissent un déficit record.

Enfin, la mission de l’Igas prône de déclarer sans suite l'appel d'offres en cours sur l'hébergeur informatique principal, dont la viabilité économique n’est pas « établie ». Le gouvernement fera part « de ses arbitrages » dans les « prochains jours », ont indiqué les ministères de la Santé et des Comptes publics.

B.F.

 

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