L'e-santé mobilise l'URPS infirmiers d'Occitanie

« La qualité des soins exige une nécessaire montée en compétences », résume Jean-François Bouscarain, président de l'URPS infirmier d'Occitanie. « Une des missions essentielles de l'URPS est d'accompagner les professionnels de la région dans cette voie », rappelle-t-il. 14 000 IDEL exercent dans cette région de treize départements dont une bonne partie du territoire connaît des problèmes d'accessibilité (50 % de zones de montagne) et de vulnérabilité. Le taux de pénétration du numérique chez ces soignants y est toutefois assez fort. « Les IDE sont les yeux du médecin au domicile du patient où ne vont plus, ou très peu, les généralistes » indique toutefois Jean-François Bouscarain. « Or la coordination se fait mal. L'échange numérique est une nécessité. »

Les instances sanitaires régionales étaient bien représentées - Agence Régionale de Santé d’Occitanie, Groupement régional de développement de la e-santé (GRADeS),  Coordonnateur régional de la gestion du risque Occitanie pour l’Assurance maladie, et avec Jacques Lucas, l'ancien président de l’Agence numérique de santé, au Ministère de la Santé dans ce Forum qui a permis de mettre l'accent sur les moyens d'intégrer l'outil numérique dans un cercle vertueux, sécurisé, éthique et conservant un côté humain.

Parmi trois ateliers un était dédié aux dispositifs officiels mobilisables (SPICO, MEDIMAIL, TELEO, ICOPE)... et à des solutions technologiques adaptées. « Les ''professionnels du dernier kilomètre'' sont au contact des patients les plus isolés, quelle qu'en soit la raison, et les plus vulnérables, c'est un atout. » A été abordée aussi la place de l'IDE pour garantir le bon déroulement des téléconsultations assistées ou encore pour calibrer l'urgence des situations et réguler les demandes afin de mieux intégrer le patient dans le parcours de soin... éviter « les ratés ».

Entre autres initiatives à l'œuvre en Occitanie, un collectif de 5 IDEL leaders dévoilait un projet innovant de télé-soins représentatif d'une Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS Ariège Pyrénées). « Le frein c'est le cloisonnement et la méconnaissance de la télémédecine », note Christelle Répond, IDEL qui porte ce projet télé-soins. « La pluridisciplinarité est une évidence et nous avons le raisonnement clinique infirmier pour transmettre des informations de qualité et adapter les actions. » Cette télé-expertise revendiquée est résumée dans une petite vidéo réalisée par ce collectif et présentée pour l'occasion (https://youtu.be/RJI7IBFJ43c?feature=shared). « Les instances ont estimé que ce projet de territoire devrait être dupliqué », se réjouit Christelle Répond.

L'URPS ILO participe depuis plusieurs années à l’optimisation de l’offre de soins infirmiers de la région. Il a répondu à un appel à projet de l'ARS sur le dispositif DIANE (Dispositif infirmier d’astreinte de nuit mutualisé entre EHPAD). Le forum a été l'occasion de dévoiler son lancement dès le 6 novembre, dans trois départements (Gard, Aveyron, Lozère), et le 13 novembre dans le Tarn-et-Garonne. « Vingt-et-un EHPAD soit près de 1 500 places HP peuvent désormais recourir à l’intervention - et l'expertise - d’un(e) IDEL de 21h à 6h tous jours de l’année, weekend et jours fériés », résume Jean-François Bouscarain.

Cette journée dense était censée, comme le rappelait le président de l'URPS, permettre aux IDEL de repartir dotés des outils nécessaires à la conduite au changement dans un cabinet. « Selon une intervention de l'ARS et du GRADeS, 80 % des professionnels infirmiers sont intéressés par la télémédecine », évoque Christelle Répond. « Mais ce n'est pas parce que ça existe qu'on sait le faire. Il devient indispensable de s'acculturer. » Le Forum aura eu le mérite de présenter des solutions.

*RGPD : règlement général sur la protection des données