HAD en psychiatrie: des patients responsabilisés et accompagnés | Espace Infirmier
 
26/10/2009

HAD en psychiatrie: des patients responsabilisés et accompagnés

Au Salon infirmier de Paris, deux infirmières ont tiré un bilan encourageant de l’hospitalisation à domicile proposée par leur établissement.

Le 13 octobre, Joëlle Penvern, infirmière, et Patricia Pichard, cadre de santé à l’EPS de Ville-Evrard (Neuilly-sur-Marne, 93), ont présenté l’activité d’hospitalisation à domicile (HAD) que pratique cet hôpital depuis 1994. Les dix places disponibles permettent de prendre en charge des patients dont les pathologies (essentiellement des psychoses et des troubles de l’humeur) ne justifient pas une hospitalisation à temps complet. L’orientation vers l’HAD peut être décidée suite à une consultation en CMP ou en fin d’hospitalisation à temps plein. C’est l’un des deux psychiatres de l’HAD qui prononce l’admission du patient, après concertation avec le personnel infirmier.

Relation de confiance
L’admission commence par une première rencontre, avec l’ensemble de l’équipe. Le point est alors fait sur l’histoire de la maladie et l’épisode dans lequel se trouve le patient. Celui-ci se voit expliquer le traitement et la prise en charge dont il va bénéficier. Le but de l’HAD est de responsabiliser la personne : améliorer la stabilisation de son état psychique, tout en favorisant son adaptation à son milieu de vie. Lors de la conférence, Joëlle Penvern a insisté sur l’importance de cette première rencontre: «Nous recherchons toujours l’adhésion du patient. Et dès les débuts, nous mettons en place un dialogue afin d’instaurer une relation de confiance.»
Il est toujours délicat d’enter dans l’intimité d’un patient. Le soutien, l’explication du traitement sont au centre des entretiens infirmiers qui se succèdent ensuite. Alors que le psychiatre rend visite au patient une fois par semaine, les visites infirmières sont quotidiennes, du moins au début de la prise en charge. En fonction de l’évolution de l’état du patient, les visites peuvent s’espacer ou au contraire s’intensifier. Une synthèse clinique pluridisciplinaire est effectuée chaque semaine.

Suivi du traitement
Au début de la HAD, les entretiens infirmiers se font en binôme. Ce type d’hospitalisation permet une relation plus proche avec le patient et une observation de son comportement dans son lieu de vie. Les soins infirmiers ont également pour but de vérifier que la personne suit bien son traitement et que celui-ci n’occasionne pas d’effets secondaires indésirables. Les premiers temps, la prise en charge infirmière est également somatique, mais les soins restent centrés sur l’entretien infirmier: «Nous nous mettons dans une situation d’écoute empathique. Il faut que la personne puisse parler le plus librement possible. Nous passons également beaucoup de temps à la rassurer», a expliqué l’infirmière du pôle 13 de Ville-Evrard. Une partie des soins peut également être consacrée aux familles. Celles-ci sont souvent en situation d’incompréhension, de culpabilisation ou de rejet. Là encore, il s’agit d’écouter, d’expliquer et de rassurer.

La durée de l’HAD est en moyenne d’un mois. Cette prise en charge ne débouche pas systématiquement sur une stabilisation de l’état psychique de la personne. Certains patient sont ensuite orientés vers une hospitalisation à temps plein. Mais plus généralement, les patients peuvent ensuite être pris en charge par un CMP ou par des professionnels en libéral. L’infirmière joue alors un rôle de relais, avant la sortie de l’HAD.

Marie-Capucine Diss

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