Évaluer les apports du numérique, au service de la santé

Joyeuses retrouvailles, discussions animées et ambiance studieuse pour la septième édition des JFRS. La manifestation, organisées par le CHU d'Angers et du Girci (Groupe interrégional pour la recherche clinique et l'innovation) Grand Ouest est devenue en dix ans le rendez-vous incontournable de la recherche paramédicale. Yann-Maël Le Douarin, chargé à la DGOS des coopérations et des contractualisations, a présenté le cadre légal des quatre composantes de la télémédecine, consultation à distance, soin à distance, téléexpertise, et télésurveillance, réalisée par un patient vivant avec une maladie chronique. Lydie Canipel, ancienne responsable de la SFSD (Société française de santé digitale) et  présidente du conseil scientifique de cette édition a rappelé que ces nouvelles pratiques ont pour but de tendre vers une prise en charge plus humaine et adaptée aux besoins du patient. La recherche, qui a permis à la télémédecine de se développer, devrait dans les années à venir jouer un rôle fondamental pour élaborer les parcours de soin les plus pertinents, alternant présentiel et virtuel. « C'est aux professionnels de santé de mettre en place les bonnes pratiques cliniques dans le domaine du numérique »  a-t-elle déclaré. En évaluant à la fois de nouveaux outils et de nouvelles organisations, ces études seront le moyen d'améliorer la satisfaction des patients et des soignants.

Pour mettre en lumière l'art de la controverse, trois joutes oratoires se sont tenues. Sur le principe du pour ou contre, chaque intervenant avait une dizaine de minutes pour convaincre le public de la supériorité de la thèse qu'il soutenait, références scientifiques à l'appui. Parmi les questions abordées, l'intelligence artificielle et la manière dont elle s'impose dans le soin. La réflexion éthique était également au rendez-vous de ces journées, avec des présentations analysant le recours à la robotique et les pistes de réflexions semées par le philosophe Sébastien Claeys, afin que les soignants s'emparent au quotidien des enjeux éthiques que suscitent les nouveaux outils. Le président de France Asso Santé, Gérard Raymond, a pour sa part insisté sur l'importance pour les associations de patients de peser sur les décisions publiques en réalisant des études scientifiques évaluant les usages du numérique en santé.

Marie-Capucine Diss