EHPAD : le risque infectieux passé à la loupe | Espace Infirmier
 
09/02/2009

EHPAD : le risque infectieux passé à la loupe

Avec un risque de contracter une infection trois à cinq fois supérieur à la moyenne, les personnes âgées sont particulièrement sensibles aux maladies nosocomiales. Plus qu'ailleurs, la vigilance s'impose dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).


Organisés par le LIEN, association d'aide aux victimes d'infections contractées en milieu hospitalier, les 2e Etats généraux des infections nosocomiales, organisés les 2 et 3 février au Palais des Congrès à Paris, ont été l'occasion de mettre en commun les connaissances en la matière, afin de maîtriser au mieux le risque.


Grâce à la mise en place d'une vaste enquête de prévalence sur le sujet, la première du genre, on chiffre désormais à 11,23% la proportion de résidents qui contractent des infections associées aux soins, probables et confirmées, dans les Ehpad. Ce travail s'appuie sur une masse de données colossale. Il a été réalisé par l'Orig (Observatoire du Risque Infectieux en Gériatrie) entre 2005 et 2007, dans 600 structures, soit 45.000 lits. L'observatoire s'inquiète surtout de ce que dans un cas sur quatre, il s'agit d'une infection respiratoire haute ou basse, soit une infection grave.


Bientôt un guide des bonnes pratiques
Après cette enquête, un consensus formalisé d'experts a été mis en place pour éditer un guide de recommandations adapté à ces lieux de vie ouverts sur la ville que sont les Ehpad. Beaucoup de visites y ont lieu, et donc beaucoup de microorganismes y circulent. Trois cents bonnes pratiques seront regroupées dans l'ouvrage, qui paraîtra "très prochainement", a annoncé Monique Rothan-Tondeur, coordonnatrice de l'Orig. Dans la foulée, les résultats de trois autres études seront annoncés. Les deux premières, baptisées ENLIL, ont pour objectif de déterminer d'où viennent ces infections et de lister les gestes à risque. La dernière, intitulée MELISSA, chiffre le coût des infections nosocomiales en Ehpad et la consommation d'antibiotiques.


Alors que les études sur le sujet sont encore balbutiantes, certains intervenants du congrès ont insisté sur la nécessité d'une surveillance accrue des légionelles dans les maisons de retraite. La plupart des EHPAD sont en effet des établissements anciens, parfois classés, et les installations d’alimentation en eau chaude y sont souvent anciennes, d'où la nécessité de procéder à de fréquents contrôles de l'eau pour prévenir la prolifération de la bactérie.


Trop faible vaccination anti-grippale des soignants d’Ehpad
Autre point à améliorer : la vaccination anti-grippale du personnel soignant. "De gros progrès ont été réalisés dans ce domaine", a noté le Dr Bruno Favier, conseiller technique médical de la Fondation Caisses d'Epargne pour la Solidarité. "Mais quand 94% des résidents sont vaccinés, seulement 35% du personnel l'est. C'est encore trop bas."


En conclusion du congrès, un Ehpad a été primé pour son effort de formation du personnel à l'hygiène. Il s'agit de la résidence l'Accueil, située à Vauvert, dans le Gard. L'établissement a mis la technologie au service du patient grâce au e-learning, une formation à distance assurée sur Internet, qui a permis de sécuriser davantage les soins.



Claire Angot

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