DMP, mode d’emploi

Au 31 mai, 143 970 DMP (dossier médical personnel) étaient ouverts en France. Lancé fin 2010, le DMP est un service gratuit conçu pour contribuer à l’amélioration de la coordination, de la continuité et de la qualité des soins. Ce dossier médical informatisé, accessible sur internet, contient les informations personnelles de santé nécessaires au suivi du patient : traitements, antécédents médicaux et chirurgicaux, comptes-rendus hospitaliers et de radiologie, analyses de laboratoire.
La création du DMP par le médecin traitant est relativement simple et rapide. Tout se déroule sur le logiciel informatique du praticien, qui doit recueillir le consentement du patient, créer le dossier, activer le compte du patient avec son numéro de téléphone portable ou son adresse email, puis lui communiquer les données de connexion. Si un patient n’a pas de téléphone, ni internet, cela n’empêche pas pour autant la création de son DMP.

Des données protégées
Les patients craignant pour la confidentialité des données peuvent être rassurés : de nombreuses procédures contrôlent l’accès au DMP. Leur accord est indispensable pour quasiment toutes les démarches. En effet, c’est le patient qui autorise les professionnels de santé à accéder à son DMP. Un onglet « gestion du DMP » lui permet même de bloquer nominativement certains praticiens. Sur autorisation du patient, les professionnels de santé peuvent ajouter dans le DMP des documents de santé qui seront visibles aux autres praticiens autorisés. Différents onglets permettent aux médecins autorisés de naviguer dans le DMP pour recueillir des informations sur l’état de santé du patient, sur ses examens, sur son parcours de soins, etc. Ils peuvent également instaurer des alertes afin, entre autres, d’être avertis lorsqu’un nouveau document a été ajouté.
La fermeture du DMP est possible à la demande du patient, sans justification ; le dossier sera cependant réactivable pendant dix ans. Le patient peut également décider de masquer un document à un professionnel de santé ou de supprimer un document, mais celui-ci sera conservé dix ans. Enfin, il peut détruire un document ; il s’agit d’un choix irréversible, qui doit être motivé.
Une évolution du DMP est prévue début 2013. Parmi les pistes envisagées par l'Asip santé: des alertes pour le patient, avec rappels de vaccin, par exemple. Une articulation avec le dossier pharmaceutique est également à l’étude.

Laure Martin

* Agence des systèmes d'informations partagées de santé.