Des maternités au plus près des besoins de la mère et du nouveau-né | Espace Infirmier
 
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31/01/2024

Des maternités au plus près des besoins de la mère et du nouveau-né

Six maternités françaises ont reçu le 30 janvier à l’Hôtel de ville à Paris, la labellisation IHAB pour l’année 2023 et quatorze établissements ont vu leur labellisation renouvelée. L’occasion de faire le point sur cette démarche qui guide les équipes soignantes et les parents afin que les nouveau-nés bénéficient du meilleur départ possible dans la vie.

Créé en 1991 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’UNICEF, le label Initiative Hôpital Ami des bébés (IHAB) (1) repose sur trois principes : une attitude de l’ensemble de l’équipe centrée sur les besoins individuels de la mère et du nouveau-né ; un environnement et un accompagnement en adéquation avec la philosophie des soins centrés sur la famille ; un travail en équipe et en réseau pour assurer la continuité des soins. Aujourd’hui, la France compte 69 maternités labellisées, ce qui représente 97 000 naissances soit 13,4 % du total national. Et une quarantaine de maternités (Type1, Type 2a, Type 2b et Type3) sont en démarche de labellisation qui s’effectue sur la base du volontariat et via un fort engagement de tous les professionnels.

Des recommandations qui impliquent les équipes

 « Au départ, le label est parti du constat de la baisse de l’allaitement et ses conséquences au niveau international sur la mortalité infantile, désormais il intègre douze recommandations qui couvrent un champ beaucoup plus large, souligne Kristina Löfgren, directrice générale de IHAB France. Il implique notamment la politique d’accompagnement des parents et du nourrisson, la formation des professionnels pour respecter le rythme du nouveau-né, et l’information en prénatal pour bien comprendre le comportement du nourrisson…Cette labellisation a amené petit à petit une autre culture dans les établissements qui s’engagent. Par exemple, elle permet de réaliser les soins du bébé à côté des parents, de placer le nouveau-né en peau à peau avec sa mère immédiatement après la naissance pendant au moins une heure… Tout cela repose sur un engagement de l’équipe, des soignants et s’inscrit dans une relation de communication et d’échanges avec les parents. Dans cette approche, le père n’est pas un simple visiteur, il a un véritable rôle. » À Marseille, le service de médecine néonatale de l’Hôpital privé Saint-Joseph a été labellisé IHAB en septembre 2020 pour une durée de quatre ans grâce à plusieurs années de préparation, et s’apprête au renouvellement de sa labellisation en mars. Toute l’équipe est dans les starting-blocks pour vérifier les bonnes pratiques au quotidien. « L’idée de s’inscrire dans cette labellisation est venue du chef de service en 2015, souligne Justine Derain-Court, pédiatre néonatologue, arrivée dans l’établissement en 2016. Cela n’a pas changé nos pratiques mais a permis de les valider et de les harmoniser. C’est une forme de reconnaissance de ce que nous faisions. Cela a demandé beaucoup d’implication des équipes et nous avons désormais des référents de la démarche dans chaque service de maternité et de néonatalogie. Nous sommes partis de la pédiatrie. En néonat nous sommes très impliqués dans les soins de développement comme l’attention au bruit, à la douleur, et l’implication des parents qui sont de véritables partenaires de soins. Nous créons de nouveaux standards de soins où l’enfant est au centre, puis la famille, et les soignants les accompagnent. Nous avons ensuite étendu cela à la maternité. Chacun a suivi au moins vingt heures de formation théorique et trois heures de formation pratique dispensées par l’organisme Co-naître qui vient deux fois par an pour des sessions de 15 personnes environ. »

Former tout le personnel concerné

Infirmières, sage-femmes, auxiliaires de puériculture, gynécologues, pédiatres…tous les professionnels concernés sont formés. Dans cet établissement qui a réalisé 4600 naissances en 2023 avec une néonat de type 2b, les enjeux sont forts. « Cette démarche est lourde et implique tout le monde, elle a de l’importance en termes de santé publique et de santé tout court. Une fois qu’elle est lancée, il n’y a pas de retour en arrière. Pour le renouvellement en 2024, nous devons nous assurer que tous les nouveaux arrivants sont bien formés, et nous allons, après les services de néonat et de maternité, intégrer le service de pédiatrie ce qui fait sens puisque certains personnels tournent sur l’ensemble de ces services. » Une belle motivation.

Isabel Soubelet

(1) En anglais : « the Baby Friendly Hospital Initiative (BFHI) »

(2) Pour en savoir plus : https://i-hab.fr

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