Des formations à l’heure du patient virtuel | Espace Infirmier
 
Des formations à l’heure du patient virtuel

23/08/2010

Des formations à l’heure du patient virtuel

Un laboratoire de simulation créé à l’initiative de l’université de Paris-Descartes permet de s’entraîner à l'accouchement, à la pose de cathéter ou à la réanimation sans jamais craindre l’erreur.

Des logiciels d’anatomie en 3D aux serious games présentant un hôpital virtuel extrêmement réaliste, en passant par l’e-learning… en France, les auxiliaires numériques de formation des médecins et infirmiers n’en sont encore qu’à leurs premiers pas, alors qu’ils sont déjà très largement répandus aux Etats-Unis, au Canada et dans les pays scandinaves.

Créé à l’initiative de l’université Paris-Descartes, iLumens se définit comme un « laboratoire universitaire d’enseignement par les techniques numériques et de simulation ». Début juillet, la nouvelle structure a organisé à la faculté de médecine des Saint-Pères une journée de présentation de ses activités, ponctuée par la visite de Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat chargée de la Prospective et du Développement de l’économie numérique.

Les enseignements se veulent complémentaires des formations médicales classiques : un apprentissage universitaire et théorique, puis le passage à la pratique, directement sur les patients. Le laboratoire propose aux médecins, infirmiers et paramédicaux de tester leurs compétences techniques et comportementales dans des conditions très proches de la réalité, et, surtout, en toute sécurité, puisque le patient est… un faux.

Tout est paramétrable
Mais un faux haut de gamme, tel que le mannequin physiologique haute fidélité SimMan 3G. Un bijou de technologie qui réagit à l’injection de médicaments, simule les sensations de douleurs, transpire, et qui peut être intubé, perfusé, opéré… Autour de son équipe d’internes, d’infirmières, le médecin instructeur peut modifier à tout moment les paramètres, tels que la pression artérielle ou la fréquence respiratoire, voire mettre le patient en arrêt cardiaque. L’étudiant est confronté à des situations très diverses, et acquiert des réflexes en toute sécurité, pour mieux se préparer au terrain.

 

Tout peut être imaginé et scénarisé. Du plus simple (pose d’un cathéter central, accouchement) au plus complexe, comme la prise en charge d’un multi-accidenté de la route, une opération délicate sur un nouveau-né… Les simulations se déroulent en équipe, dans l’objectif d’améliorer les relations interdisciplinaires. Point d’orgue des séances de simulation, le débriefing. « C’est le point central, le clou du spectacle pour comprendre les attitudes et réactions de chacun », commente Alexandre Mignon, anesthésiste-réanimateur à l’hôpital Cochin et président d’iLumens.

Pour le moment en France, seule l’université Paris-Descartes a commencé à s’équiper de ces auxiliaires pédagogiques. Une expérience préliminaire a également été menée à la faculté de Nice. Obstacle principal : le coût de ces outils. Les mannequins les plus élaborés valent entre 60 000 et 300 000 euros. Un coût qui est aussi celui de la qualité et de la sécurité des soins.

Sarah Elkaïm

Photo. Des étudiants s'entraînent à l'intubation sur un mannequin hyper-réaliste. (© DR)

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