Dernier baroud d’honneur à l’Hôtel-Dieu ? | Espace Infirmier
 
Dernier baroud d’honneur à l’Hôtel-Dieu ?

03/09/2013

Dernier baroud d’honneur à l’Hôtel-Dieu ?

Dimanche 1er septembre, élus locaux, représentants syndicaux et membres du personnel ont lancé une occupation afin de faire connaître leur opposition au projet de restructuration du plus vieil hôpital de Paris.

Depuis 72 heures, syndicats et usagers protestent contre le démantèlement du service d’accueil des urgences de l’Hôtel-Dieu (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), en occupant l’ancienne unité de chirurgie cardiothoracique, une aile de l’hôpital fermée depuis avril dernier.

« Nous n’empêchons pas le bon fonctionnement du service, souligne Graziella Raso, de l’union syndicale CGT de l’AP-HP. Mais, nous voulons faire connaître notre combat, et notre projet alternatif. »

Plusieurs services déjà déménagés

Le transfert des services de l’Hôtel-Dieu est, en effet, programmé par l’AP-HP depuis mars 2011. Outre la chirurgie thoracique, la réanimation et la pneumologie ont déjà été déménagées vers Cochin et le Val-de-Grâce. Dernier en date, le laboratoire, a également déserté les murs de l’établissement. Pour les personnels et l’association de soutien de l’Hôtel-Dieu, "Hôpital pour tous", le service d’urgence et ses activités connexes sont pourtant essentiels dans le centre de Paris. Ils ont donc élaboré un projet permettant de maintenir un hôpital de proximité dans le centre de la capitale.

En juillet, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait tenté de calmer le jeu dans un hôpital où la contestation gronde depuis deux ans, en annonçant un report sine die de la fermeture du SAU.

Mais, le week-end dernier, des déclarations de la part des services de pompiers de la capitale ont mis le feu aux poudres. On leur aurait demandé de ne plus amener de patients au service d’accueil des urgences de l’établissement. « Après avoir déménagé plusieurs services, fermé des lits et tenté de les déménager en catimini durant l’été, on veut à présent nous retirer l’activité », s’insurge Graziella Raso.

Un projet d'« hôpital debout »

Alors que l’AP-HP dément être à l’origine des instructions données aux pompiers, la mobilisation ne faiblit pas. « Notre assemblée générale de lundi soir a rassemblé quelque 150 personnes, représentants des syndicats CGT, Sud et FO, élus locaux, personnels hospitaliers, habitants du quartier et différentes associations », précise Graziella Raso. L’occupation a même reçu le soutien de Christophe Girard, maire du 4e arrondissement de Paris. L'un des rares élus PS à oser se manifester dans ce conflit…

Car le transfert de l’établissement, censé être remplacé en 2015 par un service de santé sans hospitalisation, un « hôpital debout », déchaîne les passions politiques à l'approche des municipales. Si les élus locaux se prononcent pour le maintien des urgences et d’un hôpital de proximité, les responsables de l’AP-HP, du ministère et de la ville de Paris font jusqu’à présent la sourde oreille.

Dernière protestation en date, qui vient envenimer la situation : celle des représentants de la commission médicale d’établissement de l'Hôtel-Dieu et de l’hôpital Cochin -censé récupérer l’activité mais aussi les moyens de l’Hôtel Dieu- qui demandent, eux, l’accélération de la fermeture de l'établissement, arguant que les équipes en place sont démotivées et qu’un service d’urgence sans réanimation ne peut garantir des soins de qualité.

Texte et photo: Sandra Mignot

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