Une autre culture

L’initiation à la démarche de recherche infirmière constitue, en formation initiale, une première approche pour les étudiants, et, dans bien des cas, pour leurs formateurs. Aujourd’hui encore, seule la pratique reste essentielle dans notre profession. Les formateurs penseraient-ils qu’agir et réfléchir sont deux actions antinomiques ? Il faudrait donc développer une culture différente de celle qui prévaut, liée à l’histoire et à la faible reconnaissance des infirmières dans notre société.

À n’en pas douter, la recherche serait tout à l’honneur de notre profession, censée se préoccuper de l’être humain rendu vulnérable par la maladie. Cette démarche intellectuelle est un état d’esprit empreint d’ouverture et de questionnement. Mais, elle couvre de plus larges horizons que ceux de la maladie : elle s’intéresse au soin, à la personne, à la santé et à l’environnement ; elle vise également l’élargissement des connaissances indispensables à l’amélioration des savoir-faire, certes, mais, aussi, à celle des savoir-être. S’il y a bien un lieu où elle aurait déjà dû se développer, c’est précisément dans les Ifsi.

Ainsi, la mise en place du nouveau référentiel impliquerait une formation universitaire que, pourtant, peu de formateurs sont enclins – ou autorisés par leur institution – à suivre. Mais alors, comment développer une culture scientifique dont on ignore tout ? Et comment initier des étudiants à la démarche de recherche lorsque soi-même on ne l’a pas mise en œuvre, vécue, et que l’on n’a pas compris les étapes qui la constituent ? Le changement de culture doit d’abord s’opérer auprès des formateurs pour que les étudiants puissent s’en inspirer.