Dans la Nièvre, des maires prêts à tout pour sauver leur maternité | Espace Infirmier
 
03/03/2008

Dans la Nièvre, des maires prêts à tout pour sauver leur maternité

Des élus locaux ont fait savoir qu’ils n’organiseraient pas les élections municipales des 9 et 16 mars.

La transformation annoncée de la maternité de Clamecy en centre périnatal de proximité (CPP) provoque la colère des maires du Haut Nivernais et du sud de l’Yonne, qui ont annoncé leur boycott des élections municipales.

La maternité de l’hôpital, qui couvre environ 33 000 personnes sur 140 communes, selon Bernard Bardin, maire (PS) de Clamecy, doit fermer le 31 mars, conformément au rapport de l’Agence régionale d’hospitalisation (ARH).

La transformation en CPP a été ordonnée pour des raisons de sécurité ainsi que des raisons budgétaires.

Vendredi 29 février, le syndicat CGT du centre hospitalier a retenu le directeur de l'agence régionale de l'hospitalisation, Olivier Boyer, ainsi que d'autres représentants de l'agence. Olivier Boyer ainsi que le secrétaire général de l'agence, deux médecins de l'ARH et la chargée de communication, ont été empêchés de quitter l'hôpital pendant un peu plus de deux heures.

Samedi 1er mars, le député (PS) Christian Paul a écrit à Roselyne Bachelot pour lui demander de recevoir les maires frondeurs et de proposer une solution.

« Jamais nous ne défendrions une maternité où l’insécurité serait constatée sans remède possible, écrit Christian Paul. Des solutions concrètes et des alternatives existent pour permettre de sortir de cette impasse. Elles sont accessibles, et n’ont qu’un faible impact budgétaire. Le projet d’établissement évoque en particulier la création dune maison périnatale, qui permettrait de maintenir à Clamecy des compétences indispensables, et de réaliser une expérimentation sous contrôle. »

«Si la maternité fermait, les femmes devraient aller à Auxerre ou Nevers (déjà bien surchargé) pour accoucher (environ 60 km)», proteste de son côté Lutte Ouvrière.

Dans le cas d'une maison périnatale, les femmes peuvent revenir dans cette structure, qui dispose de capacités d'hébergement, un jour après l'accouchement, pour y rester encore quelques jours, alors que le CPP assure simplement des consultations. Une poignée d'expérimentations de maisons périnatales font l'objet d'une évaluation, notamment sur leur mode de financement (actuellement dans l'enveloppe missions d'intérêt général), qui devrait aboutir au cours de 2008.

Par ailleurs, le préfet de la Nièvre Gilbert Payet a menacé de sanctionner les maires frondeurs, appelant les élus à « éviter que le scrutin des municipales et des cantonales ne soit pris en otage », selon l’édition en ligne du 20 février du quotidien Libération.

A.L.G. (Avec APM)

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