Comment s'attaquer aux difficultés des étudiants infirmiers ? | Espace Infirmier
 
Comment s'attaquer aux difficultés des étudiants infirmiers ?

12/11/2010

Comment s'attaquer aux difficultés des étudiants infirmiers ?

Abandons en cours de formation, manque d’informations sur les aides, disparités entre les régions… cet automne, les chantiers sociaux à poursuivre ne manquent pas, rappelle la Fnesi.

La fédération étudiante a profité du Salon infirmier 2010 pour faire le point sur « le statut social » des étudiants en soins infirmiers (ESI), en présence de représentants du Cnous (1) et de l’Association des régions de France (ARF). Il s’agissait d’informer sur le fonctionnement des aides sociales et de montrer le travail effectué avec les régions pour progresser en la matière. Depuis 2005, ce sont elles et non plus l’État qui gèrent les bourses des formations sanitaires et sociales et qui ont la compétence sur le financement des écoles. Et selon les régions, la Fnesi déplore des disparités grandissantes parmi les ESI. Pour la fédération étudiante, celles-ci conduisent à un pourcentage important d’abandon de formation.

Ressources sous-estimées
Il apparaît que les étudiants en Ifsi manquent d’information sur les aides qu’ils ont à disposition. Puisque les instituts dépendent du ministère de la Santé et non du ministère de l’Enseignement supérieur, les étudiants infirmiers n’ont pas accès aux bourses du Crous. Ils n’ont alors pas le réflexe de s’y rendre alors que leur centre peut leur être utile en matière de logement, de culture ou encore de restauration.
Yann Yver, élu étudiant au Cnous et vice-président du Crous de Reims, rappelle « l’existence d’un fond national d’aide d’urgence », auquel contribuent quelques régions, et qui sert en partie pour l’attribution d’aides ponctuelles, accessibles sur dossier à tous les étudiants, ESI compris.

C’est néanmoins la seule aide sociale dont ces derniers peuvent aujourd’hui bénéficier. Et Coralie Alarza, étudiante en 3e année à l’Ifsi du CHU de Rennes, de souligner les carences en termes d’accès aux soins. Les ESI ne peuvent jouir des Services universitaires de médecine préventive, « excepté dans quelques cas où les Ifsi ont passé des conventions avec des universités ».

La Basse-Normandie égalitaire
Depuis la rentrée 2010-2011, le Crous de Caen assure, à la demande de la région, l'instruction et le paiement des aides aux étudiants et élèves inscrits dans une formation paramédicale et sociale ayant déposé une demande. Ceux-ci n'ont plus à avancer leurs frais d’inscription et de Sécurité sociale. La réévaluation des aides sociales, versées mensuellement, sera désormais revue chaque année, comme pour les étudiants universitaires.

Séverine Mignon, qui représentait ce 4 novembre l’ARF, confirme la nécessité d’accompagner davantage les ESI. Elle indique que des enquêtes ont été ou sont actuellement menées dans certaines régions « pour identifier les raisons des abandons de formation » dans cette filière où l’on entre pourtant sur concours. Une perte sèche pour les régions qui les financent. Le chiffre de 20% d’abandons est avancé. Si le motif pécunier est une cause indéniable, « il y a aussi un problème d’image de ces formations à identifier », selon Mme Mignon qui rappelle tout de même que « les solutions apportées par les régions sont toutes au-dessus des exigences de la loi de 2004 ».

Rémi Vaugeois
Photo: Philippe Chagnon

 

Sigles. Cnous : Centre national des œuvres universitaires et scolaires. Crous: centre régional. Fnesi: Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers. Ifsi : Institut de formation en soins infirmiers.

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