Aucune sanction prononcée au procès des Iade | Espace Infirmier
 
Aucune sanction prononcée au procès des Iade

02/12/2010

Aucune sanction prononcée au procès des Iade

Deux infirmiers anesthésistes comparaissaient mercredi au tribunal correctionnel de Paris après avoir été interpellés lors de la journée de mobilisation nationale du 1er octobre. Laurent Monnet est relaxé ; Fabrice Simon, reconnu coupable mais dispensé de peine.

Les deux prévenus sont arrivés au palais de justice accompagnés d’une délégation d’Iade avec à sa tête Olivier Youinou (Sud Santé) et Bruno Franceschi (CGT), ce dernier étant cité comme témoin. Solidaires, leurs collègues manifestaient leur soutien depuis 8h30 place Saint-Michel.

9h23, la 29ème chambre est bondée. Laurent Monnet présente à la barre sa version des faits. Il lui est reproché d’avoir « jet(é) une bouteille de bétadine sur un fonctionnaire de police ». « Je n’avais pas de seringue, ni de bétadine sur moi », objecte-t-il calmement. On présente à la juge une photo du 1er  octobre. En la consultant, elle exclut qu’on puisse identifier formellement un individu vêtu « d’un bonnet rouge, d’un masque et d’une blouse bleue ».

Seringue et bétadine
Invité à regarder l’image, le policier maintient reconnaître son agresseur. Et quand il dit avoir « procédé à l’interpellation en civil » tandis que le cliché montre « trois CRS », l’accusation est fragilisée. Parole à la défense et Me Meillet qui s’étonne « que le policier ne se soit pas constitué partie civile pour demander au moins un euro de dommages et intérêts ». L’avocate signale aussi la « mesure de destruction administrative » dont lesdites seringue et bouteille de bétadine ont fait l’objet. « Il n’y a donc pas de scellé », assène-t-elle. La procureure de la République admet « n’avoir aucune réquisition contre M. Monnet ». Dans son délibéré, repoussé en fin d’audience, la juge confirme par la relaxe.

Fabrice Simon lui, reconnaît les faits de violence. Le jet d’une bouteille de bière sur la voie publique. Il raconte avec une voix chevrotante : « Ça s’agite, les policiers nous gazent, il y a des bouteilles au sol, je les ramasse, j’en lance une sans cibler personne, elle tombe sur la route et je me fais interpeller. » Puis la détresse du jeune homme se fait sentir quand il évoque sa garde à vue et la peine que son collègue et lui encourent : jusqu’à cinq ans de prison et 45.000 euros d’amende. Me Maisonneuve, son avocat, souligne l’évidence « d’une pression policière très forte ». « Et ça, ça n’est pas dû au hasard ! », pilonne-t-il.

Démesure

« M. Simon a fait un récit très juste, il a été honnête et a reconnu ses torts, nous sommes devant quelqu’un qui a déjà tiré toutes les leçons », note la procureure. Aussi demande-t-elle à ce qu’il « soit reconnu coupable mais dispensé de peine ». Après une brève suspension d’audience, la juge rend son jugement pour les deux Iade poursuivis, et suit les réquisitions de la magistrate.

À la sortie d’audience, « la justice est rétablie », selon Olivier Youinou. « Cette décision confirme la démesure de cette affaire », dixit Fabrice Simon, soulagé. Me Maisonneuve estime lui que ce jugement « est conforme à ce qu’on attendait. Ce sont des décisions juste pour l’une et sage pour l’autre ».

Rémi Vaugeois

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