À La Réunion, près d'un élève de 6ème sur 4 est en surcharge pondérale | Espace Infirmier
 
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21/03/2024

À La Réunion, près d'un élève de 6ème sur 4 est en surcharge pondérale

Pour la journée mondiale de l’obésité le 4 mars, l’Agence régionale de santé (ARS) et l’académie de La Réunion ont publié les résultats de leur étude menée conjointement sur la corpulence des enfants en classe de 6ème.

L’enquête (1) menée durant l’année scolaire 2022-2023 sur l’ensemble de l’île auprès des enfants en classe de 6èmeintègre les résultats de 74 établissements (sur les 87 collèges que compte l’île) et de plus de 1 700 élèves de classe de 6ème (11-12 ans). Dans ces résultats, plusieurs chiffres marquants sont à noter. On apprend que près d’un élève sur quatre est en surcharge pondérale, 17,3 % sont en surpoids et 8,4 % en situation d’obésité. Toutefois, on constate une stabilité du taux de surpoids et d’obésité par rapport à la précédente enquête de 2011-2012 (2). En examinant les données par genre, la prévalence de l’obésité est plus élevée chez les filles que chez les garçons : 9,4 % versus 7,4 %. En revanche, les garçons ont une prévalence de surpoids plus élevée (18 %) que les filles (16,6 %). Par ailleurs, 7,6 % des enfants sont en insuffisance pondérale.

Pour rappel, à La Réunion, la thématique obésité est prise en compte dans le cadre du Projet Régional de Santé (PRS) et plus particulièrement du Programme Réunionnais de Nutrition et de lutte contre le Diabète (PRND 2020-2023) qui doit faire l’objet d’une actualisation cette année.

Le rôle des infirmières scolaires

Ces résultats ont été obtenus grâce à la mesure de l’Indice de la masse corporelle (IMC) collectée par les infirmières de l’Education nationale de la Réunion. L’enquête a permis d’avoir une approche territoriale qui fait apparaître une répartition inégale des enfants selon leur IMC sur le territoire qui semble correspondre aux inégalités sociales et territoriales en santé. La proportion d’élèves de 6ème à La Réunion souffrant d’obésité est plus élevée dans la microrégion de l’Est : 11,2 % des enfants (contre 8,4 % au niveau régional). Cette tendance est plus prononcée chez les filles, avec 14,1 % d’entre elles contre 8,6 % chez les garçons. La microrégion du Nord se distingue par une prévalence plus élevée de l’insuffisance pondérale (10,9 %) et du surpoids (20,4 %) chez les enfants, indépendamment du sexe. Les enfants de la microrégion Ouest semblent avoir moins de problèmes de poids. Près de sept enfants sur dix ont une corpulence normale sur ce territoire. Toutefois, 17,8 % des élèves sont en surpoids. La situation dans le Sud est similaire à celle de l’Ouest, à l’exception de la prévalence de l’obésité qui est de 9 %, ce qui est le deuxième taux le plus élevé après l’Est.

Le lien entre obésité et précarité confirmé

L’enquête montre que l’obésité et le surpoids sont plus présents chez les élèves issus d’une famille de classe moyenne ou défavorisée et que la prévalence de l’obésité est plus élevée chez les élèves scolarisés dans les établissements du réseau de l’éducation prioritaire : elle est de 9,3 % contre 7,3 % chez les enfants scolarisés hors éducation prioritaire. Mauvaise qualité du sommeil, image de soi négative, risques psychosociaux et retentissements sur la vie affective et la santé mentale des enfants…les effets du surpoids et de l’obésité sont nombreux. Participer à l’éducation et la promotion de la santé fait partie des missions des collèges. Au collège François Mahé de La Bourdonnais à Saint-Denis, l’association santé de l’établissement multiplie les ateliers de sensibilisation. Le but : créer une routine chez les jeunes pour les inciter à mieux bouger. Tout se passe sous forme de jeux, le but étant de mettre en place des automatismes en pratiquant des activités physiques tout en s’amusant.  

Renforcer les actions de terrain

Toutes ces données et celles de la Protection Maternelle Infantile (PMI) chez les enfants âgés de 3-4 ans mettent en évidence la nécessité d’ajuster les dispositifs de prévention, de dépistage, de prise en charge et d’accompagnement des enfants présentant un surpoids ou une obésité. De son côté, l’ARS La Réunion, l’académie de La Réunion et ses partenaires ont décidé de lancer l’opération Nutrition Marmay (marmay signifiant enfant en créole réunionnais) dès l’année scolaire 2024-2025. Il s’agit d’accentuer les actions d’éducation nutritionnelle en prévention de l’obésité infantile dans les écoles et d’agir de manière précoce auprès des familles et des enfants afin que ces derniers adoptent les bons comportements nutritionnels dès le plus jeune âge. Cette opération va déployer un modèle d’intervention avec des ateliers clés en main et des outils validés par des experts de la nutrition afin d’amplifier les actions de terrain. L’enjeu est de promouvoir les recommandations nutritionnelles du Programme National Nutrition Santé (PNNS) et d’aborder les thèmes prioritaires suivants : les clés d’une alimentation équilibrée, les boissons sucrées, la journée alimentaire type, l’importance de l’activité physique dans le quotidien chez l’enfant…Une opération qui s’inscrit dans le cadre du PRS 2023-2028.

Isabel Soubelet

Pour consulter les résultats des enquêtes 

(1)https://www.lareunion.ars.sante.fr/la-corpulence-des-enfants-en-classe-de-6eme-la-reunion-annee-scolaire-20222023

(2)https://www.lareunion.ars.sante.fr/la-corpulence-des-enfants-en-classe-de-6eme-et-des-enfants-en-grande-section-de-maternelle-la

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