A Dourdan, la maternité en suspens | Espace Infirmier
 
A Dourdan, la maternité en suspens

30/10/2013

A Dourdan, la maternité en suspens

Plus d’accouchement jusqu’à nouvel ordre dans cette maternité de l'Essonne. Après le décès d’un nouveau-né cet été, l’ARS estime que les conditions de sécurité ne sont pas réunies. Les représentants du personnel pointent le manque de moyens.

L’accident, survenu le 30 juin, n’avait été signalé par l’établissement que le 25 septembre. Une visite de contrôle réalisée par l’ARS d'Ile-de-France le 15 octobre a révélé que la réglementation concernant les effectifs et l’adaptation des locaux à l’accouchement n’était pas respectée, ni le jour de l’enquête, ni au moment de l’accouchement en question.

Comme l’ont rapporté les parents du bébé, « la sage-femme était seule pour gérer l’accouchement, alors qu’au moins deux professionnels de santé doivent être présents ». L’enfant, né par césarienne après une procidence du cordon ombilical, est décédé après 18 jours d’hospitalisation. En outre, certaines chambres de prétravail étaient utilisées comme salle de naissance, alors qu’elles ne bénéficient pas du même niveau d’équipement.

Manque de moyens

La direction a indiqué mettre en place « toutes les actions nécessaires pour répondre aux injonctions de l’ARS ». A savoir la révision de tous les protocoles d’urgence de la maternité, l’acquisition du matériel utile pour transformer l’une des chambres de prétravavail en salle d’accouchement ainsi que le recrutement de personnel supplémentaire. « Des entretiens de recrutement (auxiliaire de puériculture et infirmier) ont commencé à se tenir dès le 21 octobre. Le nombre des personnels supplémentaires à recruter doit encore être validé avec l’ARS d’Ile-de-France. Mais nous serons prêts à reprendre notre activité d’obstétrique dès le 18 novembre », assure la direction.

« Il aura fallu un drame humain et douloureux pour réaliser à Dourdan, comme à la maternité de Port-Royal, des dysfonctionnements liés au manque de moyens issu des mesures d’économie budgétaires imposées dans les hôpitaux aujourd’hui », a déploré Sud santé 91 dans un communiqué. Le syndicat ne cache pas son inquiétude quant à l’avenir de la maternité. « Sans moyens supplémentaires accordés par l’ARS, on se demande si l’activité d’obstétrique pourra reprendre, s’interroge Franck Banizette, le secrétaire adjoint. L’agence elle-même a imposé au fil des ans à l’établissement Sud-Essonne un plan de retour à l’équilibre budgétaire comprenant la suppression de plus de 20 postes. »

Des personnels « bouleversés »

Les représentants du personnel s’étonnent également qu’aucun signal d’alerte n’ait été signifié à l’établissement avant l’inspection de l’ARS. Les soignants sont « bouleversés » par cette suspension d’autorisation, qu’ils ont apprise… par la presse.

Pour l’heure, toutes les femmes qui avaient prévu d’accoucher à Dourdan ont été informées et réorientées vers les maternités voisines, dont le CH Sud-Essonne (Etampes), auquel est rattaché le centre hospitalier de Dourdan. Les consultations de gynéco-obstétrique continuent d’être assurées.

Sandra Mignot

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