Covid-19 : à Marseille, un dépistage hors les murs | Espace Infirmier
 

09/10/2020

Covid-19 : à Marseille, un dépistage hors les murs

Synlab Provence a ouvert, le 29 septembre, un centre de dépistage sur le parking du centre commercial Grand Littoral, à Marseille, avec un objectif de 400 tests par jour sur le territoire nord. Un projet mené en partenariat avec La Maison de l’Infirmière, une association nouvellement créée.

Jeudi 1er octobre, 10 h du matin, niveau 0 du parking Grand Littoral à Marseille (16e arrondissement). Une file de voitures se forme devant la tente fraîchement installée et chaque conducteur est guidé par un agent de sécurité qui donne les indications utiles. C’est ici que Synlab Provence, qui regroupe 65 laboratoires d’analyses médicales en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), a choisi d’agir. « Nous avons eu un mois d’août épouvantable avec un déferlement de patients sur nos laboratoires et une forte promiscuité dans les files d’attente, souligne le docteur Sofiane Benhabib, biologiste médical, PDG de Synlab Provence et vice-président du Syndicat de la biologie libérale européenne. Je ne voulais plus voir cela. Ma démarche est toujours de faire un pas de côté pour changer mon angle de vue. Il fallait donc trouver une solution hors les murs et imaginer une infrastructure adaptée dans des conditions sécurisées. Nous avons ainsi mis en place une file pour les voitures et une file pour les piétons. Nous sommes dans le territoire nord de Marseille car il me semble important de faire un peu plus pour ceux qui ont moins. Et ici, le taux de positivité est plus élevé que dans le reste de la ville. » Le but est de faciliter l’accès aux tests avec un objectif de 400 tests PCR quotidiens et un rendu des résultats sous 48 heures maximum.

Optimiser la gestion des flux

D’une superficie de 150 m2, le centre fonctionne de 9 h à 13 h et de 14 h à 18 h du lundi au vendredi avec une prise de rendez-vous sur le site de Synlab. « L’objectif est de réguler les flux, ajoute le PDG de Synlab Provence. C’est la régulation ciblée qui nous permet de rester dans la course contre le virus. Et nous avons désormais appris de la première vague. » Le centre commercial, qui va communiquer sur ses écrans digitaux, accueille de très nombreux salariés et le bouche-à-oreille fonctionne déjà. Concrètement, chaque jour, un biologiste médical, deux secrétaires médicaux et deux infirmiers libéraux assurent la vacation du matin ou de l’après-midi. « Depuis le début, nous avons près de 90 % des personnes en drive, et nous allons sans doute ouvrir une deuxième file, précise Lakhdar Bouriche, biologiste médical et responsable du centre de dépistage. Nous avons aussi un poste d’aiguillage pour les patients sans rendez-vous. Tout est sécurisé pour les piétons avec un marquage au sol et un sens unidirectionnel. La personne passe au poste d’accueil pour l’enregistrement des données administratives et cliniques, puis au poste de prélèvement. Tous les résultats positifs sont donnés par téléphone avec des informations pour être redirigé vers un médecin traitant, par exemple. Les résultats négatifs sont donnés par mail ou par courrier pour les personnes qui n’ont pas d’adresse électronique. »

Des Idels au cœur de leur métier

La démarche de Synlab Provence est menée en partenariat avec La Maison de l’Infirmière, une association(1) nouvellement créée. Ce jeudi 1er octobre dans la matinée, ce sont les infirmiers Jacky Salim et Sophie Corbett qui sont aux commandes des postes de prélèvement afin de réaliser les tests nasopharyngés (PCR). « Venir ici, cela correspond à nos engagements, précise Jacky Salim. Ceux que nous avons tenus au cœur de la crise où tant de collègues étaient confrontés à un manque de matériel et se trouvaient dans un grand désarroi. C’est aussi une façon de défendre notre métier d’infirmier libéral. » Sophie Corbett, Idel également très investie depuis le début, ajoute : « Nous faisons les tests, bien sûr, mais nous prenons le temps de donner des conseils, de rassurer et de répéter les choses. C’est très important car le premier foyer se trouve au sein des familles. »

Globalement, les personnes sont inquiètes et ont besoin d’être rassurées. D’ailleurs, ce matin-là, Sonia, qui a eu l’information par des collègues de travail du centre commercial, vient se faire dépister : « Je suis venue car j’ai de la fièvre depuis quelques jours ». Esther et Thomas, qui ont été informés par Facebook, font le test car ils doivent rendre visite à leurs grands-parents. « On le fait par sécurité. Et puis en drive, c’est rassurant, surtout quand on voit les laboratoires pleins à craquer !  ». Pour Synlab Provence, si la démarche est médicale, elle est aussi sociale. D’autres centres de dépistage devraient voir le jour dans les 13e, 14e, 2e et 3e arrondissements de Marseille.

Isabel Soubelet

1- Cette association est issue du collectif « Infirmières Libérales 13 vs Covid-19 » qui s’est monté durant la crise sanitaire, notamment pour récupérer des matériels de protection pour les Idels.

Les dernières réactions

  • 07/11/2020 à 18:39
    gabbassi2005
    alerter
    Bonjour,
    je voudrais me testé car j'ai mon père à l'etranger si vous avez un créneau demain ou lundi c urgent
    mon numero est 0617876894

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