À Marseille, les infirmières anesthésistes s’invitent à la primaire socialiste

Hier, dimanche 22 janvier, une cinquantaine d’infirmières anesthésistes (Iade) de la région Paca a investi, en début d’après-midi, l’entrée du bureau de vote de la primaire de gauche, situé à une encablure du Vieux-Port à Marseille. Elles souhaitaient interpeller Patrick Mennucci, député PS de Marseille, à quelques jours d’une rencontre avec Annick Girardin, ministre de la Fonction publique. « Nous avons écrit à plusieurs reprises aux députés et aux sénateurs afin qu’ils posent la question au gouvernement de la revalorisation de notre salaire. Peu l’ont fait et nous n’avons jamais obtenu de réponse du gouvernement », explique Pauline Larouze, Iade à l’hôpital Nord de Marseille (AP-HM) et co-responsable du collectif Iade Paca, à l’origine du rassemblement. Président du bureau de vote de la primaire de gauche, Patrick Mennucci n’a pas semblé très sensible à la démonstration de force des infirmières. Le député s’est contenté de leur donner son mail et les a enjointes à ne pas entraver « le déroulement du processus démocratique », manifestement énervé qu’elles ne participent pas au vote. « Je suis député, a-t-il lancé, je ne fais pas de politique ! ». Comprenne qui pourra… Quelques minutes plus tard, la police débarquait sur le perron de la Chambre de commerce, où se déroulait le scrutin, pour demander aux manifestantes de libérer le passage.

Faut pas lâcher

« Le 25 janvier se tiendra l’ultime réunion avec Annick Girardin pour décider de la revalorisation de notre salaire. Or, le 12 janvier, lors du dernier tour de table avec l’intersyndicale, elle n’a proposé que 70 euros bruts supplémentaires, ce qui est absolument minable pour des professionnelles de santé qui font 5 ans d’études et qui sont chargées de la sécurité des patients. À diplôme équivalent, les fonctionnaires gagnent en moyenne 500 euros de plus par mois en début de carrière », lance Pauline Larouze. Pour Claire, Iade depuis six ans, « se rassembler devant le bureau de vote de la primaire socialiste est un symbole car on attendait autre chose d’un gouvernement de gauche. Nos revendications ont commencé sous Sakorzy et nous n’avons jamais cessé de réclamer la revalorisation des salaires depuis sans rien obtenir. » « M. Mennucci nous parle de démocratie, mais la première des choses en démocratie, c’est d’écouter et si on vient là, c’est qu’on n'est ni écoutés ni entendus », explique Hervé, Iade à l’hôpital Nord. Et de poursuivre, « Dans l’intersyndicale, seule la CFTD s’est dit d’accord pour les 70 euros. Mais accepter cette proposition revient à renvoyer aux calendes une réelle de revalorisation de nos salaires. Donc, faut pas lâcher ! » Le collectif Iade Paca envisage d’ailleurs d’autres actions.

Françoise Vlaemÿnck