Les infirmières libérales dans la rue contre le projet de loi de santé | Espace Infirmier
 
Manif 15 mars

16/03/2015

Les infirmières libérales dans la rue contre le projet de loi de santé

Quelques 40 000 professionnels de santé -19 000 selon la police- ont défilé le 15 mars dans les rues de Paris pour réclamer le retrait du projet de loi, qui débutera son parcours parlementaire mercredi.

« Votre loi, Marisol, nous n’en voulons pas », « Qu’est qu’on veut ? Le retrait ! ». Sur le camion rouge du Mouvement pour la santé de tous (MPST), qui rassemble plus d’une quarantaine de syndicats de professionnels de santé, les présidents défilent au micro pour rappeler leurs revendications. Car, à l’avant du cortège, les autres participants ne plaident pas pour le retrait du projet de loi, mais pour une réécriture du texte. Dans les rangs du MPST, côté infirmières : la Fédération nationale des infirmiers (FNI), l’Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux (Onsil) et Convergence infirmière. Seul le Syndicat national des infirmiers et infirmières libérales (Sniil) n’a pas appelé à manifester, car il ne rejette pas la loi.

« Écartées des concertations »

Sous les bruits des sifflets, des chants, des slogans et de la musique, Floriane, infirmière libérale venue de l’Indre, explique être ici « pour défendre l’exercice libéral et éviter de nous faire enfermer dans des maisons de santé qui sont en réalité un salariat déguisé pour les infirmières libérales ! »« Nous n’avons pas quitté la hiérarchie hospitalière pour nous retrouver sous la coupe d’un chefaillon de quartier », renchérit Nadine. « Nous demandons l’abrogation totale de la loi pour la sécurité des patients et des professionnels de santé », soutient Nicolas, infirmier libéral, arrivé tôt de Franche-Comté pour gonfler les ballons de la FNI.

Les infirmières libérales s’estiment déconsidérées par la ministre de la Santé, qui les a « volontairement écartées des concertations, s’énerve Philippe Tisserand, président de la FNI. Ce n’est pas une façon de traiter les professions non-médicales.» Et d’ajouter : « Nous tenons à notre indépendance, c’est une garantie de la sécurité des soins. »

Autre mesure vécue comme une provocation : la possibilité donnée aux pharmaciens de vacciner. Mais, Marisol Touraine a récemment précisé qu'il s’agira d'une expérimentation.

« Il n’y en a que pour les médecins »

À l’issue de la manifestation, une délégation a été reçue par la ministre. Les infirmières libérales, rassemblées place Vauban à côté du ministère de la Santé, avec tous les autres manifestants - médecins, internes, orthophonistes, sages-femmes, chirurgiens-dentistes, etc. - ont une pointe d’amertume dans la voix. « Il n’y en a que pour les médecins, regrette une infirmière libérale. Ils nous oublient et les médias aussi. Ils ne parlent que du tiers-payant… »

Texte: Laure Martin
Photos: Anne-Chantal de Divonne et Laure Martin


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