A Marseille, Ibode et Iade veulent faire des heures supp' | Espace Infirmier
 

20/06/2014

A Marseille, Ibode et Iade veulent faire des heures supp'

Le non paiement d'heures supplémentaires, considérées comme illégales au-delà de 12 heures de travail, a conduit les infirmières des blocs des Hôpitaux de Marseille à lancer une grève.

"Un enfant allongé sur la table, le cœur ouvert, en plein milieu d'une greffe… J'imagine mal l'Iade ou l'bode enlever sa tenue et abandonner les lieux sous prétexte qu'elle doit prendre sa pause!", s'insurge Marc Katramados, secrétaire générale de FO Santé à l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM). C'est pourtant ce qu'on leur demande, à peu de chose près, en refusant désormais de leur payer les heures supplémentaires au-delà de 12 heures de travail. Des heures, qui sont certes illégales, mais sans lesquelles certains services ne pourraient pas fonctionner, notamment dans le domaine des greffes.

C'est pour réagir à cette situation ubuesque que les infirmières de bloc opératoire de l'AP-HM se sont massivement mises en grève le 13 juin. A l'heure actuelle, elles ne travaillent que sur réquisition.

Longueur des astreintes

Qu'y a-t-il de particulier à Marseille pour que l'on en arrive à un tel blocage ? D'abord, l'existence de trois importants centres de greffe, ainsi qu'une unité mobile dédiée à l'assistance cardiaque. Au sein de cette dernière, les temps de trajets dépassent déjà souvent les horaires prévus par la réglementation. Au sein même des services de chirurgie, les dépassements sont dus à la longueur des interventions, qui durent rarement moins de 5 ou 6 heures.

"Il faut en priorité que les Iade et Ibode soient très rapidement payées des sommes anciennes et actuelles qui leur sont dues", expose Marc Katramados, avant d'ajouter : "On doit également réfléchir sérieusement à la longueur des astreintes, qui pourraient atteindre 25 heures, et embaucher assez d'infirmières pour que les temps de pause réglementaires puissent être respectés sans mettre la vie des patients en danger."

"Belles promesses"

Face à ce mouvement de grève, le directeur général des établissements publics marseillais est démuni. "Il nous a fait la promesse verbale de donner l'ordre au trésorier payeur de régler les salaires en retard, poursuit le secrétaire général marseillais de FO Santé, mais tant que nous n'aurons pas obtenu d'écrits, nous continuerons. Les belles promesses, c'est comme les bons points, ça rend les enfants heureux."

Laure de Montalembert
Photo: Fotolia

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