Du bon usage des Picc | Espace Infirmier
 

10/06/2014

Du bon usage des Picc

Plébiscités par les établissements, les cathéters centraux à insertion périphérique nécessitent des soins spécifiques. Un domaine où de nombreux soignants doivent encore être formés.

Longtemps cantonnés à la pédiatrie, les Picc (peripherally inserted central catheter) ont opéré un retour en force chez les patients adultes ces dernières années. Pour répondre aux besoins de formation des soignants, un atelier diplômant était organisé le 4 juin, à Marseille, au décours du 25e congrès national de la Société française d'hygiène hospitalière (SF2H). Devant un parterre majoritairement composé d'infirmières, Pascale Chaize, cadre infirmière hygiéniste, et Pierre Berger, médecin infectiologue, ont fait le bilan des dernières recommandations, rassemblées dans un guide édité en décembre dernier par la SF2H.

Elaboré par un collège de plus d'une centaine d'experts, le document fait loi. Il rappelle que la première cause de retrait de Picc avant la fin du traitement est la thrombose veineuse, bien avant les risques infectieux, qui restent relativement rares. C'est la raison pour laquelle nos deux orateurs ont particulièrement insisté sur les techniques de rinçage après les injections. C'est d'ailleurs celle qui est désormais recommandée pour toutes les voies centrales : 10 ml de sérum physiologique injecté par poussées successives (3 au minimum).

Carnet de liaison indispensable

Utilisé pour des traitements d'une durée supérieure à 7 jours et inférieure à 3 mois, le dispositif nécessite de nombreuses précautions au moment de la réfection des pansements. Durant cette opération, l'infirmière portera un masque, une charlotte et enfilera des gants stériles au moment de la mise en place du stabilisateur et du pansement propre. En revanche, nul besoin de casaque stérile. Le patient, quant à lui, se verra également équipé d'un masque. Il sera placé, le bras en abduction, en décubitus latéral du côté du Picc. L'asepsie cutanée se fera d'une détersion, d'un rinçage et d'un séchage, suivis d'une antisepsie alcoolique.

Après chacun de ces soins, la longueur extériorisée du cathéter sera notée sur un carnet de liaison. Un document essentiel, sur lequel ont insisté les hygiénistes, les risques de mauvaise manipulation étant grandement augmentés lorsque les professionnels de santé n'ont pas accès à la totalité de la description des événements et des traitements. Enfin, il est essentiel de se souvenir que l'inspection de la peau ne suffit jamais à écarter la possibilité d'un foyer septique local.

Laure de Montalembert
Photo: © Nuno Monteiro - Fotolia.com

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