A l'HDJ, le temps est compté… | Espace Infirmier
 

21/05/2014

A l'HDJ, le temps est compté…

Une enquête nationale a porté sur le ressenti des patientes atteintes d’un cancer du sein et des infirmières en hôpital de jour, marquant une nouvelle approche du soin en oncologie.

Évaluer le vécu des patientes et des infirmières pendant la prise en charge du cancer du sein en hôpital de jour (HDJ). L’enquête nationale Temporelles (1), menée de février à août 2013, a posé un autre regard sur l’hospitalisation de jour et son impact sur la vie des principales concernées : la perception qu'ont les patientes du temps passé à l’hôpital de jour et la représentation du rôle infirmier que se font les soignantes. Les résultats, présentés ce mardi 20 mai, ont révélé d’étonnantes disparités.

"Un lieu d'échanges"

Pour chaque administration de traitement, les patientes passent en moyenne trois heures en HDJ, dont environ 1h30 pour la perfusion et 50 minutes d’attente. 43% d’entre elles souhaiteraient une réduction de ce temps, jugé «contraignant ». Une contrainte d’autant plus marquée si la patiente est jeune, a une activité professionnelle ou des enfants à charge.

Ce temps est utilisé par 88% des patientes pour échanger entre elles, « de ce que l’on vit, de choses qu’on a du mal à aborder dans le contexte familial, pour préserver sa vie de couple, ses enfants, ses amis », a confié Laëticia Perpere, une patiente. « L’hôpital de jour est un espace de vie, un lieu d’échanges », a résumé le Professeur Xavier Pivot, oncologue au CHU de Besançon.

Un dialogue se met également en place entre l’infirmière et la patiente durant le temps de l’administration du traitement. Pour cette raison, elles sont d’ailleurs nombreuses à préférer les interventions sous-cutanées aux intraveineuses : « le risque infectieux plus élevé et les gestes techniques exigés lors des interventions intraveineuses amènent moins d’interactivité entre le soignant et le soigné », a expliqué Gilles Nallet, infirmier à l'Institut régional fédératif du cancer, à Besançon.

Un rôle de relais entre la patiente et l'oncologue

Les perceptions des soignantes et des patientes sont en décalage, car si 83% des patientes se disent satisfaites du soutien des infirmières, 70% des soignantes estiment ne pas consacrer suffisamment de temps à chaque patiente. Une contrainte accentuée par les tranches horaires d’ouverture et de fermeture des HDJ.

Et si elles disposaient de plus de temps, 57% des infirmières privilégieraient l’information auprès des patientes. D’où l’importance d’une expertise et de compétences dans le traitement du cancer, pour pouvoir répondre aux questions – parfois intimes – de la patiente. L’étude révèle que 96% des infirmières jouent un rôle de relais entre la malade et son oncologue. Il est donc essentiel que les personnels médical et paramédical affichent un discours cohérent. Et que la patiente bénéficie de cette double consultation d’annonce, médicale et infirmière, que recommande le Plan cancer.

Karen Ramsay
Photo: © Dream-Emotion - Fotolia.com



1- Enquête menée par Kantar Health pour le compte du laboratoire Roche auprès de 3812 patientes et 630 infirmières, dans 105 établissements hospitaliers publics et privés.

Les dernières réactions

  • 28/05/2014 à 16:53
    juju
    alerter
    "Un dialogue se met également en place entre l’infirmière et la patiente durant le temps de l’administration du traitement. Pour cette raison, elles sont d’ailleurs nombreuses à préférer les interventions sous-cutanées aux intraveineuses : « le risque inf

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