Les déserts médicaux se repeuplent lentement | Espace Infirmier
 

12/02/2014

Les déserts médicaux se repeuplent lentement

Le 10 février, Marisol Touraine a dressé un premier bilan du Pacte territoire santé, dont l'objectif est de réduire les inégalités d'accès aux soins.

Faire revenir les médecins dans les zones délaissées : c'est l'un des engagements pris par la ministre de la Santé en décembre 2012. L'an passé, 180 contrats de praticien de médecine générale, leur garantissant un revenu mensuel net de 3640 euros, ont été signés ; 200 nouveaux contrats seront proposés en 2014. Par ailleurs, près de 600 étudiants en médecine et internes ont pu bénéficier d'une bourse mensuelle de 1200 euros en contrepartie de leur engagement à exercer leur future activité dans un territoire sous-doté.

Le nombre de maisons de santé pluridisciplinaires en fonctionnement a doublé, passant de 174 en 2012 à 370 en 2013 ; 600 nouvelles ouvertures sont prévues en 2014.

Télémédecine et transferts de compétences

Le développement de la télémédecine s'est poursuivi avec la mise en place, par exemple, d'un système de télésurveillance ambulatoire de patients insuffisants cardiaques en Auvergne. Equipées de smartphones, des infirmières libérales recueillent les signes cliniques lors de leurs visites au domicile. Des données télétransmises à une plateforme, qui peut générer des messages d'alerte à destination du médecin traitant.

L'accélération des transferts de compétences, autre engagement du Pacte, se traduira cette année par le déploiement national du dispositif de coopération médecin-infirmière Asalée. En décembre dernier, 335 médecins généralistes et 120 infirmières de santé publique étaient mobilisés dans 35 départements autour du suivi de patients atteints de maladies chroniques (diabète, hypertension, insuffisance cardiaque, BPCO). Les soignantes sont habilitées à recevoir les patients à risques en consultation, à faire de l'éducation thérapeutique et à prescrire des examens, qui seront ensuite interprétés par les médecins.

L'accès aux soins urgents s'est amélioré pour 300 000 personnes grâce au déploiement de 300 médecins correspondants du Samu (MCS) en 2013 ; 350 MCS supplémentaires seront opérationnels en 2014. Mais, 1,7 million de personnes sont toujours situées à plus de 30 minutes d'une prise en charge urgente.

Les infirmiers, « professionnels de premier recours »

Pour l'Ordre national des infirmiers, auditionné le 7 février par la mission d'information parlementaire sur la permanence des soins, les IDE ont un rôle à jouer dans la lutte contre les inégalités d'accès aux soins, en tant que «professionnels de premier recours ». Didier Borniche, président du conseil national, a proposé de créer un statut d'infirmier praticien en soins de premier recours - niveau master- permettant de développer la prise en charge de soins non programmés, la coordination soignante et sociale, la consultation infirmière de première ligne et de suivi des pathologies chroniques, la prescription infirmière, la vaccination sans prescription et l’éducation thérapeutique du patient.

Aveline Marques


1- Lire le dossier « Télémédecine : loin des yeux, près du coeur », paru dans L'Infirmière libérale magazine n°299, daté du mois de janvier.


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