La mue du futur cadre | Espace Infirmier

La formation de cadre de santé permet aux étudiants de prendre le recul nécessaire à l’analyse des pratiques de soin, sans perdre le contact avec l’équipe soignante et les patients.

Pourquoi devient-on cadre de santé ? La décision ne se prend pas à la légère et représente l’aboutissement d’une trajectoire professionnelle. Le cadre est au cœur de la relation entre la hiérarchie hospitalière, les autorités de tutelle, l’équipe de soin, les patients et leur entourage. Tour à tour leader, informateur, porte-parole et entrepreneur. « C’est un investissement personnel très important, qui demande une motivation profonde », assure Théophile Bastide, stagiaire cadre de 31 ans à l’IFCS de la Pitié-Salpêtrière. D’autant plus que reprendre des études est un véritable challenge. Adeline Bénés-Boulon, masseur-kinésithérapeute âgée de 48 ans, collègue stagiaire de Théophile Bastide, explique avoir été « encouragée et accompagnée par ses pairs ».

Donner du sens
« J’ai eu un premier contact avec le métier en étant “faisant fonction” de cadre pendant deux ans, en service de réanimation-chirurgie cardiaque. La formation à l’IFCS me permet d’asseoir ma position, de la valider avec un diplôme », explique pour sa part Rosa Martin-Médina, 33 ans. Elle fait partie de la « vague » d’infirmières espagnoles venues trouver du travail en France au début des années 2000. Théophile Bastide voit dans la formation une façon de « renforcer ce que j’ai fait de manière intuitive lorsque j’étais “faisant fonction” en réanimation ». Il s’était investi dans des groupes de travail, des audits depuis plusieurs années.

Pour le jeune homme comme pour ses collègues, le passage à l’IFCS permet « d’approfondir en permanence sa réflexion, de mieux analyser les situations, par exemple en utilisant des outils sociologiques et de savoir pourquoi on fait les choses ». « Il y a sans cesse une interaction entre nos apports théoriques et leur mise en pratique, renchérit Adeline. Les groupes d’étudiants sont pluridisciplinaires, c’est une richesse, une alchimie qui nous permet de structurer nos connaissances et nos capacités personnelles. »

Rester proche des gens
Des capacités qu’ils devront particulièrement mobiliser. Le plus difficile, dans cette aventure, est de « changer de casquette ». « La transition n’est pas forcément évidente, car on passe du rôle de collègue à celui de supérieur. Or, être un bon cadre, c’est prendre un peu de hauteur, mais rester abordable, tenir un langage professionnel sans paraître trop prétentieux, faire attention à ce qu’on dit et à ce que l’interlocuteur ait bien toujours dans l’idée que le dialogue s’instaure », confie Jean-Dominique Faucille, cadre au CHI de Clermont-de-l’Oise. « La formation est un moment privilégié pour se demander quel type de manager on pense devenir, pour s’entraîner à devenir un décideur », poursuit-il.

Gérer une équipe, la coordonner, entreprendre des changements salutaires, voilà ce qui motive les cadres et futurs cadres. Pour autant, ces derniers ont bien conscience de n’être qu’un « maillon dans le changement », comme l’explique Adeline : « L’hôpital connaît un déversement législatif permanent auquel il faut s’adapter, je ne suis pas sûre que ce sera facile de changer les choses. Il faut être humble. » Une humilité qui se travaille à l’IFCS. C’est pendant la formation que Jean-Dominique Faucille a appris « à être au contact des gens, les rencontrer, ne pas faire qu’envoyer des e-mails, cultiver son réseau… » A chacun ensuite de puiser en lui pour devenir le cadre qu’il espère être.

Sarah Elkaïm




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