L'OMS a choisi Lyon pour implanter son Académie de santé - Objectif Soins & Management n° 270 du 01/09/2019 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 270 du 01/09/2019

 

Actualités

Claire Pourprix  

International

Emmanuel Macron et le Directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, ont signé le 11 juin au siège genevois de l'OMS une déclaration d'intention en vue de la création de l'Académie de santé de l'OMS à Lyon.

Dispenser des formations continues d'excellence aux cadres de santé à l'échelle mondiale, afin de répondre aux grands enjeux de santé que sont la prévention et la gestion des crises sanitaires, et d'accompagner les transformations des systèmes de santé. Telle est l'ambition du projet d'Académie de santé de l'OMS Lyon.

Les formations multilingues s'appuieront sur les techniques les plus modernes (intelligence artificielle, réalité virtuelle), pour former des millions de personnes pouvant avoir une influence dans le domaine de la santé, tels que les personnels de l'OMS, des dirigeants, des enseignants, des chercheurs, des agents de santé... L'Académie réunira des compétences dans les domaines des sciences de l'éducation pour adultes et des sciences comportementales.

Former uniformément pour remplir l'objectif du « triple milliard »

Dans un communiqué, l'OMS annonce que cette Académie « va révolutionner l'enseignement continu tout au long de la vie dans le domaine de la santé ». Elle s'appuiera sur une « plateforme numérique de pointe sur un campus installé à Lyon et par le biais d'antennes dans les six Régions de l'OMS. Le hub de Lyon sera doté d'environnements d'apprentissage de haute technologie, d'un centre de simulation d'urgences sanitaires de niveau mondial et d'espaces de collaboration pour la co-conception, la recherche et l'innovation. » Il devrait accueillir 60 000 personnes en formation en présentiel par an.

L'ambition est de répondre aux besoins d'apprentissage et de perfectionnement pour progresser vers l'objectif du « triple milliard » de l'OMS. A savoir, atteindre, en 2023, un milliard de personnes supplémentaires bénéficiant de la couverture sanitaire universelle, un milliard de personnes supplémentaires mieux protégées dans les situations d'urgence sanitaire, et un milliard de personnes supplémentaires bénéficiant d'un meilleur état de santé et d'un plus grand bien-être.

Une reconnaissance de l'écosystème de santé lyonnais

« Pour mettre en place ce projet structurant, des milliers de formations vont être dispensées et, pour s'assurer de leur homogénéité à travers le monde, l'OMS a fait le choix d'une Académie de Santé unique. Lors de discussions menées entre l'OMS et Emmanuel Macron pour accueillir cette Académie en France, le regard s'est naturellement porté sur Lyon, explique Georges Képénékian, premier adjoint au maire de Lyon, vice-président de la Métropole de Lyon, représentant des collectivités locales sur ce projet. En effet, Lyon a l'avantage d'être géographiquement proche de Genève. De plus, c'est une ville de santé reconnue qui bénéficie d'un solide écosystème constitué à la fois de grandes entreprises en santé humaine et animale, de laboratoires, de recherche académique..., ainsi que d'écosystèmes en numérique et en éducation. »

Cette décision a aussi été facilitée par la présence depuis de nombreuses années de l'OMS à Lyon, où l'organisme dispose d'un bureau et de son Centre de recherche internationale sur le cancer (CIRC), depuis sa création en 1965, dont l'objectif est de promouvoir la collaboration internationale dans la recherche sur le cancer.

Ce dernier devrait d'ailleurs emménager sur un nouveau site en construction dans le secteur Biodistrict de Gerland à horizon 2021, quartier lyonnais qui concentre des entreprises de santé et de recherche. Le lieu d'implantation de la future Académie de Santé n'est quant à lui pas encore défini.

De nouvelles précisions sur ce projet devraient être apportées en octobre prochain à l'occasion de la Sixième conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial qui se tiendra à Lyon dans le but de récolter un minimum de 14 milliards de dollars en faveur de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.