Premiers États généraux sur la place de la femme - Objectif Soins & Management n° 0286 du 31/03/2022 | Espace Infirmier
 

OBJECTIF SOINS n° 0286 du 31/03/2022

 

Femmes de Santé

ACTUALITÉS

Émilie Fabre

  

Le 9 décembre 2021, le collectif Femmes de Santé organisait sa première édition des États généraux sur la place de la femme dans le secteur professionnel de la santé. À l’issue de ces débats animés, 6 solutions pratiques et concrètes ont été trouvées et sélectionnées.

Alice de Maximy, fondatrice du collectif, a présenté ces solutions lors de la conférence EntrepreneurEs Innovantes devant Élisabeth Moreno, ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, et la députée Marie-Pierre Rixain, à l’initiative de la loi du 21 décembre dernier visant à accélérer la participation des femmes à la vie économique et professionnelle.

1 - Création d’une campagne de communication

Celle-ci, gouvernementale et multicanale, a pour objectif de valoriser les femmes en tant que professionnelles et de dénoncer le plafond de verre. Il s'agit de :

- diffuser des success stories et des vidéos mettant en avant les femmes dans des rôles modèles ; 

- émettre des spots publicitaires illustrant les bénéfices de la mixité au niveau managérial ;

- créer et diffuser des séquences « vis-ma-vie » avec des hommes dirigeants en poste, pour sensibiliser sur la réalité professionnelle vécue par les femmes et inversement.

2 - Mise en place d’un modèle professionnel qui normalise la maternité

Cette initiative au sein des entreprises et des établissements de santé passe par : 

- l'intégration, dans la fiche de poste, des modalités de l’accompagnement de la grossesse, du congé maternité, du congé paternité et de la continuité de l’activité au sein du service et les remplacements mis en place pendant ce congé ;

- l'incitation à la prise du congé paternité via les managers et les dirigeants ;

- l'accompagnement du retour du congé maternité, en ayant établi un retour à l’emploi clair, en amont, et en proposant des Moocs diplômants sur le long terme, pouvant être suivis pendant le congé maternité si la femme le souhaite.

3  - Création d’une charte favorisant l’équilibre entre l'activité professionnelle et la vie personnelle

Cette charte d’entreprise/d’institution comprendrait notamment les éléments suivants : 

- gérer le temps ;

- montrer l’exemple : interdire les réunions après 18 h ;   

- appliquer une charte de déconnexion ;

- former les salariés à l’organisation de leur temps de travail lors de leur arrivée au sein de l’établissement ou dans l’entreprise ;

- développer les systèmes de garde d’enfants et indexer leur coût sur les revenus des parents ;

- autoriser une combinaison entre le télétravail et le présentiel.

4 - Imposition de quotas pour les subventions accordées aux femmes porteuses de projets

Il s'agit d'appliquer un pourcentage minimum de femmes porteuses de projets dans les investissements et les subventions alloués aux entreprises ou appels à projets, pour favoriser la création d’entreprises ou de projets de santé par les femmes.

5 - Accompagnement à la prise de responsabilité

Dans les entreprises et les établissements de santé, les femmes pourraient être accompagnées pour leur permettre d’oser plus, et notamment de postuler aux postes à responsabilités. Dans cette perspective, il est préconisé de :

- généraliser des programmes de mentoring dans toutes les structures ;

- créer des roadmaps pour les femmes intégrées dans la Qualité de Vie au Travail ainsi que dans les objectifs RH des entreprises et institutions ;

- mettre en place une formation en entreprise et dans le secteur public pour casser l’autocensure et briser le syndrome de l’imposteur ;

- former les femmes au développement et à l’utilisation des réseaux professionnels et favoriser leur inscription à ces réseaux.

6 - Création d’un label Femmes de Santé

Ce label viserait à lutter contre le sexisme et les discriminations envers les femmes au travail. Il s'agirait notamment (mais pas seulement) de : 

- identifier les critères discriminants (comme la répartition femmes-hommes par tranche de salaires, par poste à responsabilités ou de direction, par type de contrats…) et prévoir des accompagnements en fonction des situations inégalitaires ;

- mettre en place des formations sur les sujets « remarques sexistes » et « harcèlement sexuel » pour débanaliser les premières et comprendre les rôles harceleur-harcelé. Ces formations seraient obligatoires pour les personnes ayant déjà harcelé quelqu'un, ainsi que pour les manageurs et tous les dirigeants, directeurs généraux et présidents inclus ;

- nommer un référent “sexisme et harcèlement” dans les entreprises et organisations à l’instar des hôpitaux.

Pour lire l’intégralité des Cahiers des États généraux : https://www.femmesdesante.fr/etats-generaux-les-solutions