Ségur de la Santé, un an après - Objectif Soins & Management n° 0282 du 02/09/2021 | Espace Infirmier
 

OBJECTIF SOINS n° 0282 du 02/09/2021

 

Politique de santé

ACTUALITÉS

Anne-Lise Favier  

En pleine crise sanitaire, durant le premier confinement, le Président de la République promettait depuis Mulhouse « un plan massif d’investissements et de revalorisation » pour l’hôpital. Quelques mois plus tard, pendant l’été 2020, le ministre de la Santé Olivier Véran présentait ses 33 remèdes de médecin au chevet de l’hôpital, avec, à la clé, plus de lits, plus de recrutements et plus d’argent pour les hôpitaux.

Un bilan jugé positif

Un an après, Olivier Véran se réjouit que 75 % des engagements aient été déjà suivis de mesures : « Aujourd’hui, plus de 1,5 million de personnels des hôpitaux et des Ehpad perçoivent au moins 183 euros nets de plus par mois et un vaste chantier de revalorisation des grilles concernant plus de 500 000 agents du secteur public est largement engagé, avec des mesures qui bénéficient également aux personnels concernés du secteur privé ».

Par exemple, pour les cadres de santé, le gain en fin de carrière sera désormais de 394 € nets (183 € de revalorisation salariale assortis de 211 € nets de revalorisation des grilles de catégorie A). Le Ségur a également permis la création de 1 300 places supplémentaires en IFSI et 3 600 en IFAS. Du côté des investissements, Olivier Véran a débloqué 650 millions d’euros d’investissement pour améliorer le fonctionnement des hôpitaux et 125 millions pour le secteur médicosocial.

Selon les informations transmises par le ministère de la Santé, le Ségur ne s’arrête pas là, mais la main passe aux agences régionales de santé (ARS) : « L’an II sera marqué par une déconcentration du pilotage du Ségur : l’ARS assure le pilotage dans sa région, pour mener et accompagner les acteurs à opérer les transformations ». À cet égard, le choix de la méthode sera laissé à l’appréciation des ARS qui seront toujours suivies par le ministère.

Les priorités

Au niveau des axes prioritaires de cette deuxième année du Ségur, la santé mentale et la psychiatrie, notamment pour apporter des réponses à la population dans le contexte de crise sanitaire. Autre levier, la qualité de vie au travail des professionnels de santé : un plan « ambitieux », aux dires du ministère, devrait être présenté à la rentrée. Le management de l’hôpital sera également amélioré : « L’an I du Ségur a permis de construire tous les outils, il faut désormais capitaliser sur les bonnes pratiques mises en place durant la crise Covid, et que chaque établissement de santé lance une démarche collective pour effectuer ce changement à l’intérieur de chaque hôpital et axer les priorités managériales sur la qualité des soins et la qualité de vie au travail ».

Le numérique figure aussi parmi les préoccupations de ce deuxième volet du Ségur : une concrétisation des fondamentaux est attendue pour faciliter le travail dans le parcours de soins, pour les professionnels et leurs patients. Enfin, si les augmentations salariales ont été saluées par les syndicats, restent selon eux des lacunes que le Ségur n’a pas réussi à combler et qui risquent de créer une crise des vocations.

Un enjeu politique

À l’approche de l’échéance des Présidentielles de 2022, nombreux sont ceux qui espèrent que la santé sera l'un des grands axes de la campagne. Et de s’unir dans un nouveau collectif « Notre hôpital c’est vous », qui souhaite proposer un référendum d’initiative partagé (RIP) sur l’hôpital. Près de 200 parlementaires lui ont assuré leur soutien auprès du Conseil constitutionnel.