Le collectif Santé en danger recule pour mieux sauter - Objectif Soins & Management n° 278 du 01/12/2020 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 278 du 01/12/2020

 

Actualités

Anne Lise Favier  

Ségur de la Santé

Depuis l'été, il alerte inlassablement, quitte à se mettre les gens à dos : Arnaud Chiche, anesthésiste-réanimateur, et fondateur du collectif Santé en danger (SED) a été reçu au ministère de la Santé. Si ses revendications restent les mêmes, il souhaite focaliser son effort sur le médico-social.

Des courriers longtemps restés lettre morte, des appels lancés çà et là, une pétition qui fédère, le Dr Arnaud Chiche n'a pas lésiné sur les moyens pour être reçu par le ministre de Santé, Olivier Véran. « Je me disais que j'allais signer moi-même le Ségur 2 », nous avait alors indiqué Arnaud Chiche. Las, le temps est passé, la crise (sanitaire) est revenue en force et l'agenda du ministre a probablement été vite au complet. Mais l'agitateur autour du Ségur 2 n'a pas lâché l'affaire, s'attirant au passage les foudres de certains de ses confrères médecins qui ne considèrent pas son combat comme légitime. « Moi ce que je veux, c'est pouvoir parler au nom d'un collectif qui fédère un maximum des professionnels de la santé, pas seulement des médecins, pas seulement de l'hôpital », assène-t-il. Finalement reçu au ministère de la Santé par une collaboratrice proche d'Olivier Véran selon ses dires, il assure être aujourd'hui en contact régulier avec le cabinet du ministère. Lors de son entrevue rue de Ségur, il a ciblé ses revendications sur quatre items : les revendications salariales des paramédicaux, le statut des sages-femmes, les gardes de nuit des médecins et enfin la médecine de ville, oubliée du Ségur dans sa première mouture.

Une extension du Ségur au médico-social

D'ailleurs, il ne parle plus du Ségur 2, trop « crispant », il raisonne maintenant par priorité, en jouant sur la sémantique : au Ségur 2, il préfère désormais parler « d'extension du Ségur initial au secteur du médico-social et aux Ehpad ». Il préconise ainsi que le travail en Ehpad, comme en gériatrie, soit reconnu comme une spécialité à part entière et que donc, tous les paramédicaux touchent une rémunération augmentée dans un contexte de hausse des effectifs. Pour lui, le dispositif proposé par Brigitte Klinkert, ministre déléguée en charge de l'insertion professionnelle, et Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l'autonomie, n'est qu'une « rustine ». Rappelons que ce dispositif prévoit que des associations intermédiaires puissent venir en renfort dans les Ehpad, mais cette mesure ne correspond pas, selon le collectif aux besoins déterminés et aux propositions faites à la suite des dix années de concertation avec les acteurs concernés.