Responsabilité infirmière : tapez 1 ! - Objectif Soins & Management n° 263 du 01/06/2018 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 263 du 01/06/2018

 

Actualités

Laëtitia Di Stefano  

Pédagogie 3.0 Le smartphone, la bête noire des enseignants d’Ifsi (et d’ailleurs), pourrait-il devenir leur meilleur ami ? C’est le pari que s’est lancé Nsuni Met, coordinatrice pédagogique et formatrice au sein de l’Ifsi Bichat.

« J’ai réalisé l’an dernier de petites capsules vidéo ludiques sur le glissement de tâche dans le cadre d’un cours magistral. Il prenait place au sein de l’unité d’enseignement “Rôle infirmier, organisation du travail et inter-professionnalité”. Le but était d’analyser causes et conséquences de ces glissements, mais aussi les leviers d’actions possibles. Je faisais réagir les étudiants en direct, grâce à des cartons que je leur distribuais. Mais cette année, je me suis dit que ma technique manquait de modernité… »

Un logiciel adapté

En cherchant un logiciel, Nsuni a découvert Quizz Yourself, qui permet de proposer des questionnaires en ligne, et de visionner en direct les résultats, le pourcentage de votants… « Lorsque je leur ai demandé de sortir leur smartphone, ils sont restés pantois. Mais ils ont finalement totalement adhéré au concept, participé avec enthousiasme », se réjouit l’enseignante, qui n’a pas pour autant oublié ceux qui n’auraient pas de téléphone mobile. Elle a donc proposé à ces derniers de voter grâce aux petits cartons. Quelle ne fut pas sa surprise de les voir finalement se constituer en binôme pour voter. « Ils ont eux-mêmes créé de l’interaction, discuté pour se mettre d’accord. J’étais ravie ! ».

L’une des vidéos support réalisée par Nsuni montrait une infirmière posant pour la première fois une sonde urinaire sans la présence d’un médecin. Les étudiants devaient répondre à plusieurs questions sur la responsabilité ou le degré de dangerosité de l’acte, entre autres. « J’aborde ainsi des questions de responsabilité de façon ludique, plus facilement qu’en les faisant travailler directement sur un texte de loi ». L’objet de conflit est devenu objet pédagogique. « Les étudiants se sentent partie prenante, leur voix sert le contenu du cours et ils la font entendre avec leur téléphone. Pour la génération actuelle, c’est un vrai atout », constate Nsuni.

À utiliser avec modération

La formatrice demeure néanmoins convaincue que cette utilisation doit se faire avec parcimonie. « Cela doit conserver son aspect événementiel. Nous l’avons utilisé pour ce cours et pour le bilan de semestre des 3e année. Nous avons pu rebondir en direct à leurs remarques, qui étaient anonymes, ce qui est appréciable pour eux. À l’ère de l’immédiateté, ce type d’échange est précieux ».Si vous avez aimé ce retour d’expérience, osez le smartphone à l’école !